Nous vivons dans un monde fini. La consommation des ressources non renouvelables à notre échelle (minerais, carbone, gaz, etc.) exploitées par les hommes suit globalement une courbe en cloche : on a démarré à 0, on passe(ra) par un maximum à un moment — propre à chaque ressource —, puis à nouveau la consommation redescendra jusqu’à tendre vers 0.
Les pics de production du pétrole ont déjà été dépassés dans une trentaine de pays. Les producteurs pétroliers nous permettent d’estimer que le pic de production mondial de pétrole aura lieu aux alentours de 2015 (rappel : nous sommes déjà en 2009), puis la production sera décroissante (à quelle vitesse ?).
Le pic de production du gaz est prévu pour 2030 à 2040 si je me souviens bien. Et c’est pareil pour toutes les ressources non renouvelables : elles suivront la même courbe.
Par ailleurs, l’augmentation de notre consommation d’énergie au cours de ces deux derniers siècles a permis une véritable explosion de la productivité (du travail humain étant remplacé par des machines dont le coût de fonctionnement est moindre à travail équivalent), ce qui permis ensuite de diminuer le temps de travail (35 h), de bénéficier de retraites, de congés payés, et surtout d’un fort pouvoir d’achat.
Les réserves d’énergies vont aller en diminuant, donc leur coût ne cessera d’augmenter (globalement), autrement dit, qu’on le veuille ou non, il sera de plus en plus difficile de substituer du travail humain par du travail réalisé par des machines.
En continuant sur notre lancée, en réclamant de gagner plus, cela signifie d’utiliser toujours plus d’énergie dans les moyens de production (puisque seul le travail humain coûte de l’argent). Or l’énergie deviendra de plus en plus rare. Cela signifie donc appuyer encore plus sur l’accélérateur alors que nous allons droit vers un mur.
Nous pouvons continuer à fonctionner comme on fonctionne aujourd’hui, en attendant que la situation devienne vraiment pénible (la crise actuelle est très probablement plus due à la hausse du prix du pétrole qu’aux conneries qu’ont fait les banquiers). La paix ne résisterait probablement pas longtemps à une crise énergétique majeure.
Nous pouvons aussi essayer de faire bouger les choses dans le bon sens. Pour éviter le pire, il apparaît évident qu’il faut ralentir la consommation de ressources non renouvelable. En fait, l’économie actuelle, telle qu’elle fonctionne, s’appuie sur des indicateurs (PIB) qui ne prennent pas en compte les réserves de ressources naturelles et qui même favorisent leur consommation. Ainsi, il serait de bon ton de modifier les indicateurs économiques pour réorienter nos activités vers des processus plus durables.
En outre, les émissions de gaz à effet de serre dues à notre consommation de ressources énergétiques (charbon, pétrole et gaz, surtout) ont une influence sur le climat de la planète risquant d’augmenter la température moyenne du globe de 5°C en 200 ans (pour comparaison, la fin de l’ère glacière a vu une chute de la température du globe de 5°C également, mais étalée sur 10000 ans, laissant le temps à la biomasse de s’adapter). Du coup, il devient nécessaire de limiter nos émissions de ces gaz, autrement dit il devient nécessaire de diminuer notre consommation de ces ressources énergétiques émettrices de gaz à effet de serre.
Dans ce contexte, l’établissement d’une taxe croissante sur l’énergie (quelle que soit son origine) permettrait d’anticiper sa raréfaction et de diminuer la demande (donc les émissions de gaz à effet de serre) tout en remplissant les poches de l’état (plutôt que celles des producteurs de pétrole) ce qui permettrait de financer des projets adaptés au fait que l’énergie deviendra rare et également de distribuer des aides aux ménages modestes qui souffriront vraiment de la hausse du prix.
Source : www.manicore.com
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