kim (./107) :
Tout à fait, et donc ne pas aller voter, pour moi c'est une façon de rejeter ce même système politique, ça ne peut pas être à mon sens "je suis pour ce système politique, mais j'emmerde les hommes politiques, et je les rejette en ne votant pas".
C'est une belle distinction théorique; mais en pratique tout système politique réel (historique, qui existe ou a existé) est indissociable de la classe des hommes politiques associés, de leurs bases sociologiques, idéologiques, culturelles. Il y a un lien entre la nature théorique (disons la "constitution" ) du système politique et la classe politique (le changement est par exemple remarquable lors du passage de la IVém à la Vém ), mais il n'est ni évident ni direct. Je veux dire par là qu'il est parfaitement possible d'avoir formellement le plus beau système théorique et qu'en pratique par la nature des hommes politiques de l'époque ( plus ou moins déterminée par la nature des forces sociologiques présentes ) d'avoir le système le plus ignoble.
Parallèlement, des systèmes formels politiques très douteux ont tout de même bien marché grâce à la qualité des hommes en place. (cas des "monarques éclairés", de la 4ém quoi qu'on en dise -- il suffit de constater l'effort magistral de reconstruction --, ... )
Bref, cette distinction me semble en pratique inopérante. ( Je ne justifie pas pour autant le pujadisme le plus démagogique et naïf tel qu'on l'entend régulièrement dans les cafés. ). C'est un peu comme séparer la religion et la politique. C'est beau, c'est humaniste, c'est joli, mais en pratique tout indique que les choses ne se passent pas comme ça; que c'est une pure distinction de concepts via l'esprit sans grande réalité de fait.
kim (./107) :
A la différence du vote blanc, l'abstention est mélangée avec ceux qui rejettent le système, mais aussi ceux qui font de l'abstentéisme (parce qu'ils ont des obligations, ou autre).
[...]Simplement, pour moi, une abstention, c'est mélangé avec les gens qui ne *peuvent pas* voter.
C'est vrai, c'est vrai. Mais bon, on sait à peu près combien ne *peuvent* pas voter: aux présidentielles on tourne vers 15% d'abstention. Si l'on retire les anti-démocrates fanatiques qui ont fait voeu de ne plus jamais voter, ça doit pas tourner à plus de 5 ou 10% en France.
Si l'on atteint 60% d'abstention pour ces élections, ça nous donnera donc 50% de gens qui s'abstiennent volontairement. (avec certes plus ou moins de conviction: du je m'en fou à c'est une arnaque -- mais les deux discours veulent dire quelque chose.... )
Cependant c'est vrai que l'abstention pose un problème de "lisibilité", les causes et motivations en plus de ne pas êtres explicitées étant fort diverses. Mais bon, c'est la vie.... faut arrêter d'être obsédé par la transparence, sacro-saint de la modernité. Et puis quand l'abstention est significative, on finit bien par connaitre les motivations principales, les gens s'expriment d'autres manières....
On constate par exemple une forte corrélation entre la qualité "euro-sceptique" des pays et leurs taux d'abstention aux européennes.
edit: orth surtout