1

Bon, suite à la discussion initiée dans plptp, je me farcis du pâté que je voulais rédiger sur l'enseignement de façon générale d'une part, mais aussi plus particulièrement sur les problèmes que ça amène dans les filières qu'on peut qualifier (à tort ou à raison) d'excellence (grandes écoles, cursus de thèse, cursus de pharmacie ou de médecine...).
La discussion est partie de deux problèmes distincts : d'une part, une réflexion générale sur l'utilisation de nouvelles technologies dans l'enseignement, et d'autre part sur le fait que que certains étudiants, après un bac scientifique et deux années de prépas, sont incapables de résoudre une équation bilan.
Il y a plusieurs constats à faire, sur des plans totalement différents.

Le premier est dû à la situation politique générale liée aux chiffres : comme il faut bien trouver des critères pour découper et répartir le budget global dédié à l'enseignement (supérieur) (ce budget étant fini, mais le gouvernement cherchant à motiver les établissements, il les mets en concurrence au niveau des résultats et des projets), les établissements passent (perdent ?) énormément de temps à réunir, modifier et trouver des solutions pour faire évoluer à leur avantage les critères ministériels. C'est comme ça, c'est un peu une jungle dans laquelle on demanderait à un guépard et à un lion de travailler ensemble pour traquer une gazelle, alors qu'on sait très bien au final que la gazelle est tellement maigre qu'il n'y a à manger que pour un. Et pour pimenter le tout, on déciderait de donner un extra au premier à bouffer l'animal.

Le second est dû au désintéressement des parents pour l'éducation de leurs enfants. Ca n'a pas directement sa place dans l'enseignement supérieur recruté sur sélection (en règle générale, ce sont quand même des étudiants qui ont été cadrés ou qui se sont eux-mêmes cadrés), mais ça se sent quand même beaucoup dans les rapports humains.

Le troisième point est que, clairement, les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas plus bêtes ou moins intelligents qu'il y a plusieurs dizaines d'années. Par contre, ils ont totalement perdu confiance en eux. Ils sont submergés entre deux tentations ; l'une est celle du plaisir de l'instant (ce qui n'est pas nouveau, les soirées estudiantines ne sont pas nouvelles, bien au contraire) et l'autre est celle que je vais développer dans le point suivant...

Le quatrième point est celui qui pose le plus question, parce qu'il est le fruit d'une révolution qui a couvé pendant près de 10 ans, mais qui n'est plus possible de masquer. Les jeunes (je pense que la première génération à avoir commencé à être confronté à ça est la mienne) ont vu leur quotidien transformé, chamboulé par les nouvelles technologies. Le rapport à l'information, à la connaissance, à son exploitation et à sa présentation a été profondément bouleversé. On est réellement conditionné par un système (la question n'est pas de savoir si c'est bien ou mal, hein, les précédents étaient aussi conditionnés par un système, mais il était différent) où le surprenant, le fascinant, ce qui reste en mémoire doit être travaillé pour stimuler le plaisir et la curiosité. Ce qui est ennuyeux n'est plus vendeur, et c'est problématique : la connaissance est devenue une marchandise comme les autres, qui doit avoir sa promotion, ses bonimenteurs, ses accroches si elle veut pouvoir rivaliser avec tout le reste.
Oh, bien entendu, ce n'est pas un problème nouveau... de tous temps, les plaisirs divers et variés ont tenté les étudiants. Mais ce qui a changé, c'est la violence psychologique, son professionnalisme, qui posent problème.

Il y a deux solutions, face à cette situation. Soit se dire qu'il faut utiliser ces tentations comme un nouveau moyen de sélection des étudiants, au risque de faire exactement comme l'industrie du disque à l'heure actuelle, qui ferme les yeux sur la réalité technologique et sur les mentalités de la jeunesse. Soit se poser la question des façon dont il faut (et d'urgence) faire évoluer les approches disciplinaires, pour arriver à rivaliser autant que possible (en utilisant ce qu'on a appris d'eux) avec toutes ces formes de plaisirs qui [nous] tentent.
Le problème, c'est qu'on ne trouvera pas de solution rapidement. D'une part parce qu'on a pris beaucoup de retard. D'autre part, parce que ça oblige à une totale remise en question de méthodes qui ont plusieurs décennies. Et enfin, parce que les nouvelles technologies et les sciences cognitives utilisées par les publicitaires et les commerciaux évoluent à une vitesse telle qu'on a vraiment du mal à anticiper ce qui sera pérenne.

Il est d'ailleurs possible (et probable), au final, qu'on ne révolutionne pas le cœur du métier de l'enseignement mais qu'on ne fasse qu'en changer l'enveloppe (comme on a fait quand on est passé de la transmission orale à la transmission écrite, puis à l'imprimerie... ça n'a pas rendu la parole des philosophes antiques caduque, on a juste changé la façon de transmettre).
Ne pas trouver de solution immédiate, outre le fait que ça implique de remettre en cause tout un système, implique aussi que des générations d'étudiants seront "sacrifiées", parce qu'il y aura un décalage entre leur monde et celui de l'enseignant/de l'enseignement. Mais ce sacrifice n'est peut être pas inutile. Finalement, il correspond exactement à la société dans laquelle ces étudiants, futurs professionnels, auront à graviter. Finalement, en les obligeant - malgré nous - à faire un grand écart, même si on n'arrive pas à leur faire avoir le niveau qu'on aimerait qu'ils aient, on les oblige à devenir les bricoleurs (de génie) qui devront se débrouiller dans ce grand n'importe quoi qu'est bien parti pour être cette première moitié de XXIème siècle.

(Bon troll wink)
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(tl;dr)
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Si Dieu m'a de nouveau fait homme, cette fois il m'a pas raté : marcher sur l'eau et dupliquer les pains, ça marche p'us :/

3

Nil (./1) :
plus particulièrement sur les problèmes que ça amène dans les filières qu'on peut qualifiée tord ou à raison) d'excellence
Phague détectée.

(sinon, je crayonne plus ou moins, mais pas envie de faire une critique détaillée à cette heure-ci)
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Zeroblog

« Tout homme porte sur l'épaule gauche un singe et, sur l'épaule droite, un perroquet. » — Jean Cocteau
« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » — GT Turbo

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Ah oui, tiens cheeky corrigé ^^
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5

(y'en a d'autres, mais c'est pas vraiment le sujet)

La question que je me pose depuis quelques temps, c'est : "comment l'état peut-il demander à l'EN de se serrer la ceinture et en même temps lancer une campagne de pub pour annoncer qu'il y a 17'000 postes à pourvoir ?"

Et quand (hier) je lis qu'un pdg de groupe genre areva qui se contente peu ou prou de signer des documents à longueur de journée et à jouer le rôle de fusible pour le conseil d'administration touche ~1 M€ par an...
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Si moins de monde enculait le système, alors celui ci aurait plus de mal à nous sortir de si grosses merdes !
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6

vince (./5) :
"comment l'état peut-il demander à l'EN de se serrer la ceinture et en même temps lancer une campagne de pub pour annoncer qu'il y a 17'000 postes à pourvoir ?"
Avec l'hypocrisie, tout devient possible.
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Zeroblog

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Zerosquare (./6) :
vince (./5) :
"comment l'état peut-il demander à l'EN de se serrer la ceinture et en même temps lancer une campagne de pub pour annoncer qu'il y a 17'000 postes à pourvoir ?"
Avec l'hypocrisie, tout devient possible.

On en a causé avec des collègues, l'autre explication pourrait être "on vire 20'000 personnes de l'EN payées X par an et pour les remplacer on en embauche 17'000 payées Y par an avec X>Y"
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8

vince (./5) :
La question que je me pose depuis quelques temps, c'est : "comment l'état peut-il demander à l'EN de se serrer la ceinture et en même temps lancer une campagne de pub pour annoncer qu'il y a 17'000 postes à pourvoir ?"
Bah c'est du mensonge par omission... oui, il va y avoir 17000 postes à pourvoir, mais ça représente quand même une diminution de l'effectif global.
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9

Ben c'est un phénomène réel: on se bat chez nous pour conserver les postes existants (car pas mal de babyboomers sont en train de partir en retraite) alors que le simple fait d'embaucher un jeune coûte moins cher à l'État du fait de la différence de salaire.
Malheureusement les heures sup' et les contrats temporaires coûtent encore moins cher, donc c'est pas facile sad

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bha l'En recrute tous les ans rien qu'à cause de départs à la retraite, mais bon elle peut recruter moins qu'il n'y a de départs...

Sinon pour le post original de Nil..... je sais pas trop, ça me parait surfait ou un peu naif comme présentation... l'école et l'enseignement ont toujours été un autre monde (tant par rapport à la vie économique qu'à la vie civile des jeunes.. imagine des gamins de paysans scolarisés pour la première fois dans leur famille en 1880...), un monde particulièrement exotique, c'est un monde en recul par rapport au monde "concret" (ce recul est antique, et concerne toutes les disciplines de la connaissance, bref ce que les anciens appelaient plus ou moins Philosophie ). Je ne pense pas que l'on puisse apprendre grand chose ( ou créer grand chose de manière générale) sans ce recul froid par rapport au monde actif, et je pense que c'est une raison qui explique beaucoup des ritualisations (plus ou moins décoratives sur la forme) de l'enseignement.

Bref je ne vois ni tellement la nouveauté ni tellement le problème ! Pas besoin de facebook pour que les cours paraissent ennuyeux ! wink
D'ailleurs je pense que plus le savoir redeviendra exotique car à première vue "ennuyeux", "ne faisant pas parti de monde de l'immédiat -bling -bling", et 'difficile d'accès", plus il deviendra convoitable; c'est-à-dire qu'il retrouvera de sa superbe. ( c'est la démocratisation d’apparence qui a rendu méprisable le savoir, ayant liquidé tout le prestige qui venait de sa rareté, donc de son pouvoir, de son aspect lointain et mystérieux aux incultes -- tandis que maintenant c'est un "truc de pd" )

Sinon l'enseignement a d'autres problèmes assez récents mais je ne lierais pas particulièrement toussa aux nouvelles technologies, plutôt à la très vielle histoire de la démocratisation de l'eneignement etc...
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Nil (./8) :
vince (./5) :
La question que je me pose depuis quelques temps, c'est : "comment l'état peut-il demander à l'EN de se serrer la ceinture et en même temps lancer une campagne de pub pour annoncer qu'il y a 17'000 postes à pourvoir ?"
Bah c'est du mensonge par omission... oui, il va y avoir 17000 postes à pourvoir, mais ça représente quand même une diminution de l'effectif global.

donc ça confirmerait le ./7 ?
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vince (./5) :
La question que je me pose depuis quelques temps, c'est : "comment l'état peut-il demander à l'EN de se serrer la ceinture et en même temps lancer une campagne de pub pour annoncer qu'il y a 17'000 postes à pourvoir ?"
J'avais lu un article récemment sur ce sujet, je le retrouve pas mais en voici un autre : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11320
J'ai beaucoup aussi aimé le gel des fermetures de classes : bon on va supprimer quelques milliers de classes à la rentrée 2011 mais je vous promets que si vous votez pour moi, on arrêtera en 2012 !
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Oui, les fermetures de classes, j'ai un ami, ses gamins sont à 38 par classe et ils ont décidé d'en fermer encore une cette année... sorry
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very (./10) :
c'est la démocratisation d’apparence qui a rendu méprisable le savoir, ayant liquidé tout le prestige qui venait de sa rareté, donc de son pouvoir, de son aspect lointain et mystérieux aux incultes -- tandis que maintenant c'est un "truc de pd"
C'est vrai aussi, effectivement. Cela dit, la démocratisation de l'enseignement a eu deux effets : d'une part, une plus large ouverture sur le plan des élèves (donc à des gens qui ne sont pas intéressés par la curiosité de la connaissance, mais uniquement par le besoin de trouver du boulot, dans un monde où on ne peut plus se satisfaire depuis bien longtemps de reprendre l'entreprise familiale) et d'autre part à une plus large ouverture au niveau des enseignants (le métier de professeur est aussi, pour un certain nombre de personnes, une façon de gagner sa vie comme une autre, là où elle a pu être dans le passé un désir fort de transmettre quelque chose, avec ce que ça implique comme changement dans la qualité de la relation).
L'EN a aussi beaucoup à faire sur le suivi des enseignants et leur reconversion. C'est dramatique qu'elle n'arrive pas à anticiper quand un prof perd pied, et qu'elle ne soit pas en mesure de lui proposer des systèmes de requalification. A la place, elle crée des dépressifs (de niveau plus ou moins important) qui lui coûtent énormément tant sur le plan financier qu'au niveau des "résultats" et de l'"image".

Ensuite, en débordant du cadre du sujet, j'ai quelques "idées" qui ne me semblent pas mauvaises :
- La création de filières dans le secondaire qui soient des filières "techniques littéraires". Le bac STG spécialité communication est un premier pas, mais il pourrait y avoir d'autres débouchés. On est dans un monde où la qualité de rédaction fait défaut, et former des techniciens du langage pourrait être important. Ca permettrait aussi d'assainir la filière littéraire, de la rendre plus sélective et de lui redonner sa place de filière d'élite, au même titre que les filières S et ES (même si ES a une réputation un peu moins bonne ; il faudrait peut-être changer les choses ici aussi).
- Une refonte de la sélection des baccalauréats généraux (en fait, c'est simple : il suffit de faire évoluer les sujets du baccalauréat ; comme les établissements sont jugés sur les résultats au bac, ils auront tendance à proposer d'autres solutions aux élèves), avec la création d'une filière mixte qui soit vraiment d'élite, réservée à ceux qui "sont vraiment bons en tout et que tout intéresse". Ca rendrait son intérêt à la filière scientifique, qui remplit aujourd'hui ce rôle sans pour autant remplir ses objectifs initiaux.
- L'idée des plans campus n'est pas mauvaise en soi, bien au contraire. Mais les guerres politiques inter-universités posent de gros problèmes. Imposer une mutualisation des services communs (financiers, comptables, informatiques, de logistique) serait déjà un bon pas.
- Je vais me faire des ennemis, mais je pense qu'il est important que les grandes écoles, tout en gardant leurs spécificités, soient intégrées aux universités et que les diplômes d'ingénieur DE soient un élément "comme les autres" de l'offre de formation universitaire.
- Il faut très probablement faire évoluer les conditions d'accès à ces grandes écoles, en particulier réformer les concours d'entrée qui ne sont pas forcément un bon indicateur de ce qu'est un bon élève pour une école d'ingénieur.
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38 en quelle classe ? A partir du lycée c'est déjà bof mais si on parle de primaire ou de collège c'est couic

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pokito (./15) :
38 en quelle classe ? A partir du lycée c'est déjà bof mais si on parle de primaire ou de collège c'est couic

En 5ième ou 6ième, je ne sais plus, dans les premières années du collège quoi qu'il en soit...
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Quand je pense que déjà à 30 en seconde (bon, ok, 30 mecs...) c'était l'enfer... heureusement, dans ma filière, en 1ère et Tale, on n'était que 21-23.
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Nil (./14) :
- Je vais me faire des ennemis, mais je pense qu'il est important que les grandes écoles, tout en gardant leurs spécificités, soient intégrées aux universités et que les diplômes d'ingénieur DE soient un élément "comme les autres" de l'offre de formation universitaire.

dans quel intérêt ? ce qui t'embête c'est que les écoles piquent de bons élèves aux universités ? (pour moi ce n'est pas un problème, les universités aussi peuvent avoir -et ont- des filières prestigieuses )
Honnêtement les écoles d'ingé en France, c'est, au niveau de l'enseignement supérieur, un ds seuls trucs qui ne se dégrade pas trop.... pourquoi toucher à ce qui va bien ? (comparativement j'entends ^^ )

De toute façon pour ce qui est des écoles d'ingé... tout se fait via la moyen de sélection (et l'indépendance financière). Tant qu'elles sélectionnent comme elles font déjà et qu'elles restent indépendantes, des partenariats avec les universités (comme ça se fait déjà pas mal pour des master communs, entre-autre, je crois) ne changeront rien à leur nature.
Y'a rien à faire mais à chaque fois que j'entends ce discours j'ai l'impression que des gens un peu jaloux veulent foutre en l'air le dernier truc qui marche encore à peu près smile
Nil (./14) :
- Il faut très probablement faire évoluer les conditions d'accès à ces grandes écoles, en particulier réformer les concours d'entrée qui ne sont pas forcément un bon indicateur de ce qu'est un bon élève pour une école d'ingénieur.

Tu veux mettre quoi à la place ?
rappel : c'est un des système de concours les plus justes, avec un programme bien définit et des sujets bien conçus qui permettent d’évaluer assez précisément l’aptitude de chacun, ce système permet de sélectionner les gens sur des choix non-arbitraires, et évidemment plus le bagage théorique de l'élève est élevé dans les quelques disciplines scientifiques de bases, mieux ce sera pour les cours d'école. (meilleur socle + l'élève sait apprendre vite et bien)
Alors évidemment il n'y a pas une adéquation parfaite entre 'être un bon "élèves d'école d'ingé" et "réussir aux concours", mais tu veux mettre quoi à la place ? Un test pour voir si l'élève ferait un bon commercial et s'il sait baratiner ? Ou, plus starauss-khanien dans l'âme, tu veux tester son aptitude à lécher le patron lors d'un entretien ?

J'y ai déjà réfléchis 150 fois [ y'a en effet un petit problème coté "formatage" et "exercice type" en prépa/aux concours, mais disons que les concours testent d'une part l'aptitude de l'élève à avoir assimilé des schèmes sophistiquées ( en gros 14/20 sauf à ENS), d'autre part son habilité dans des situations plus nouvelles (le reste des points) -- et la coté bourrage de crane s'empire p-t un peu, car comme on n'apprend plus rien au lycée on doit en faire encore plus en 2 ans de prépa pour arriver au même point théorique], et en fait j'ai jamais trouvé mieux que le système actuel.


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La République, c’est comme la syphilis : quand on l’a attrapée, soit on se fait sauter le caisson, soit on essaie de vivre avec.

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very (./18) :

rappel : c'est un des système de concours les plus justes, avec un programme bien définit et des sujets bien conçus qui permettent d’évaluer assez précisément l’aptitude de chacun, ce système permet de sélectionner les gens sur des choix non-arbitraires, et évidemment plus le bagage théorique de l'élève est élevé dans les quelques disciplines scientifiques de bases, mieux ce sera pour les cours d'école. (meilleur socle + l'élève sait apprendre vite et bien) Alors évidemment il n'y a pas une adéquation parfaite entre 'être un bon "élèves d'école d'ingé" et "réussir aux concours", mais tu veux mettre quoi à la place ? Un test pour voir si l'élève ferait un bon commercial et s'il sait baratiner ? Ou, plus starauss-khanien dans l'âme, tu veux tester son aptitude à lécher le patron lors d'un entretien ?
Il y a des concours où il y a une épreuve de synthèse de documents. Avec énormément d'information à trier et hiérarchiser en peu de temps. C'est bien plus proche de ce qu'on a besoin de gérer aujourd'hui, par exemple. Enfin, là, le constat est plus des enseignants avec qui je travaille qui regrettent que la prépa soit bien souvent une moins bonne préparation au métier d'ingénieur que le DUT, par exemple.
very (./18) :

dans quel intérêt ? ce qui t'embête c'est que les écoles piquent de bons élèves aux universités ? (pour moi ce n'est pas un problème, les universités aussi peuvent avoir -et ont- des filières prestigieuses ) Honnêtement les écoles d'ingé en France, c'est, au niveau de l'enseignement supérieur, un ds seuls trucs qui ne se dégrade pas trop.... pourquoi toucher à ce qui va bien ? (comparativement j'entends ^^ )
Il y a deux choses qui m'embêtent, et ce n'est pas du tout ce que tu soulèves...
Le premier, c'est le problème de la lisibilité à l'international. On n'arrive pas à avoir des centres universitaires à l'image de ce qui se fait aux USA ou au Royaume-Uni, sur le plan de la communication. Le second, c'est la perte de temps et de moyens pour ce qui est des ressources communes (typiquement, tout ce qui est administration et services communs).

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very (./18) :
un ds seuls trucs qui ne se dégrade pas trop.


Vu le niveau de pas mal de gens qui on un diplome marqué "ingénieur".. comment dire...
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GCC4TI importe qui a problème en Autriche, pour l'UE plus et une encore de correspours nucléaire, ce n'est pas ytre d'instérier. L'état très même contraire, toujours reconstruire un pouvoir une choyer d'aucrée de compris le plus mite de genre, ce n'est pas moins)
Stalin est l'élection de la langie.

21

Nil (./19) :
Il y a des concours où il y a une épreuve de synthèse de documents. Avec énormément d'information à trier et hiérarchiser en peu de temps. C'est bien plus proche de ce qu'on a besoin de gérer aujourd'hui, par exemple. Enfin, là, le constat est plus des enseignants avec qui je travaille qui regrettent que la prépa soit bien souvent une moins bonne préparation au métier d'ingénieur que le DUT, par exemple.


ça dépend du type d'école je pense ^^, chacune a ses exigences mais le programme de prépa est commun.
Le truc c'est que la prépa ne prépare pas du tout au métier d'ingénieur mais a seulement pour but de donner des bases scientifiques solides. (et après on peut faire normale, l'université, ne faire que des maths ou passer une thèse... bref c'est à l'école d'ingé, qui a quand même au moins 3 ans, de former les gens à devenir ingénieur, pas à la prépa qui, en seulement 2 ans, essaie de donner miraculeusement des bases scientifiques aux gens qui sortent de terminale !.... )
Godzil (./20) :
Vu le niveau de pas mal de gens qui on un diplome marqué "ingénieur".. comment dire...


bha y'a eu pleins de nouvelles écoles "bas de game", mais les bonnes/moyennes traditionnelles me semblent assez bien fonctionner, nan ? Après si des je-m’en-foutistes ne branlent rien pendant les années d'école, ça n'a rien à voir avec la sélection et la prépa mais tout avec ce dont on parlait plus haut. Ensuite je suppose que tu regardes dans l'informatique, où les gens arrivent totalement incultes en école (pour un domaine qui va finement p-t pas les intéresser bcp), et où les bases en maths/physiques sont bcp moins importantes.
Mais bon c'est simplement un problème spécifique à une discipline là....


Nil (./19) :
Il y a des concours où il y a une épreuve de synthèse de documents.

La "synthèse de documents", c'est une blague niveau brevet ( voir bac d'histoire :/), qui permet d'ailleurs aux gamins intelligents et cultivés de par le milieu social d'avoir >16 sans rien apprendre.
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La République, c’est comme la syphilis : quand on l’a attrapée, soit on se fait sauter le caisson, soit on essaie de vivre avec.

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Les gens auquel je pensais ne sortait pas d'écoles dites "bas de gamme" mais bon.
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vas-y balance quelles écoles ?
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La République, c’est comme la syphilis : quand on l’a attrapée, soit on se fait sauter le caisson, soit on essaie de vivre avec.

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very (./21) :
Le truc c'est que la prépa ne prépare pas du tout au métier d'ingénieur mais a seulement pour but de donner des bases scientifiques solides.
Là, ce que reprochent les enseignants, c'est que les élèves aient cru assimiler des choses pourtant fondamentales alors qu'en fait, ils n'en connaissent que des aspects superficiels. Ca ne serait pas un problème s'ils arrivaient à remettre en question leur enseignement, mais ils ont énormément de mal à revenir sur ce qu'ils ont acquis (durement) en prépa.
very (./21) :
Nil (./19) :
Il y a des concours où il y a une épreuve de synthèse de documents.
La "synthèse de documents", c'est une blague niveau brevet ( voir bac d'histoire :/), qui permet d'ailleurs aux gamins intelligents et cultivés de par le milieu social d'avoir >16 sans rien apprendre.
Je ne pense pas que ça soit une question de milieu social. Par contre, c'est une question d'intelligence et d'organisation (qui peut être favorisée par le milieu, ça, je te l'accorde). Mais c'est autant une blague que de recracher des choses sans les avoir comprises.
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Godzil (./22) :
Les gens auquel je pensais ne sortait pas d'écoles dites "bas de gamme" mais bon.
pencil

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very (./23) :
vas-y balance quelles écoles ?

Je n'ai pas de compte a te rendre
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Stalin est l'élection de la langie.

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Concernant la campagne de recrutement des profs, j'ai un ami dont la mere est prof de maths et qui dit que depuis la suppression du stage en premiere annee il y a un taux de demissions record (au moins en maths). Et egalement qu'ils n'arrivent plus a recruter assez de profs d'un niveau academique suffisant (c'est à dire qu'il y a moins de candidats admissibles (ou est-ce admis ?) que de places). Apres ca reste a verifier mais c'est ce qu'il m'a rapporte.
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J'ai gardé quelques contacts avec mon école, et je connais quelques enseignants dans d'autres écoles supérieures (et pas que informatique)
Ils font tous le même double constat assez effrayant :
1) le niveau global des élèves qui se présentent au concours d'entrée est en recul significatif (les notes du concours baissent d'année en année, sans parler des thèmes simplement supprimés parce que plus au programme de première/terminale).
2) le nombre de candidats aux concours est en forte baisse. Par exemple, pour mon école au concours en 2000 pour 120 places il y avait 4000 candidats. L'année dernière, ils étaient autour de 1500. Fatalement, ça signifie qu'au lieu de prendre les 3% meilleurs, on se contente des 8% meilleurs.

En gros sur la gaussienne du niveau des élèves, le 2) fait accepter une part à droite de plus en plus grande, sachant que le 1) décale l'ensemble de la gaussienne vers la gauche.

Je pense que ça dénote deux choses : d'une part le bilan de l'enseignement à l'arrivée au bac est en baisse. Et d'autre part, et ça c'est plus inquiétant, il y a un réel désintérêt des élèves pour les écoles supérieures.

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Le niveau des élèves suit une gaussienne ?
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J'ai pas posé la question, ça m'a été présenté comme ça, j'ignore si c'était une donnée ou une métaphore.