Myth Le 19/01/2010 à 12:23 A la question du titre, je répondrais "Tu sais, au fond, la France est un peu ta mère. N'oublie pas de prendre des photos !"
Je n'ai aucun avis constructif sur la question de la citoyenneté, de la nationalité et des chips au roquefort. Je suis assez d'accord avec Nil dans l'ensemble qui prend très la peine de parler pour moi, je ne vais pas casser tout son beau travail en un post.
Quant à la question de culture/éducation, j'ai été très, très, très surpris par quelque chose dont j'avais vaguement conscience sans en avoir vraiment connaissance. C'est tout bête, ça m'est tombé dessus sur Facebook. Facebook s'est beaucoup ouvert, il y a plein de gens dessus, et c'est une très bonne chose car ça permet à au moins dix personnes d'être à l'abri de la pauvreté quelque part dans le monde dans les Etats-Unis. Arrivent donc un lot incalculable de pages "Fan" qui, à l'origine, étaient destinées à des vraies personnes. Par exemple, si je suis fan de Zach Braff, je peux lui écrire et espérer très fort qu'il me répondre malgré mon absence quasi-totale de poitrine (mes gènes sont maudits). Si je suis fan de Sim, je peux toujours lui écrire, mais j'arrive un peu tard. Or, comme chacun peut créer des pages fan pour tout et n'importe quoi, on en a vu arriver un flot incessant qui reprennaient des groupes qui avaient déjà été pompés une bonne cinquantaine de fois chacun minimum. Exemple: "Toi aussi tu es né dans les années 90, souviens-toi" (ça vient d'une chaine mail, à la base)
Donnée significative: le nombre de membres. J'aurais adoré que Mark Heap ait plus de 10.000 fans, ça aurait été une prouesse. La plupart des groupes de fan à six voire sept chiffres sont des groupes comme "si toi ossi 5 mn avt lè cour tu pri pour ke le prof soi pas la XP" (ou autre, hein, vérifiez)
Depuis quelques temps, j'ai l'impression d'être déconnecté d'un amas informe et difficile à définir que serait "la masse" (mais bon, ce mot est devenu tellement péjoratif). En fait, je me rends compte que je l'ai toujours plus ou moins été, parce que j'ai suivi une éducation générale mise en valeur (je n'ai plus la référence, mais je crois me souvenir qu'ils sont beaucoup plus nombreux en pro qu'en gen), suivi de deux ans de prépa et de deux ans de fac au cours desquelles j'ai fréquenté des gens d'un même univers, en tout cas d'univers aux passés proches. J'ai pris des habitudes qui m'ont forgé et qui ont fait mes gouts, j'ai vécu des expériences plus ou moins heureuses qui m'ont construit. Aujourd'hui, je suis en école de commerce avec 18 personnes dans ma promo, soit 18 profils diamétralement opposés, car c'est un cercle multi-dimensionnel. C'est un vrai choc, une véritable épreuve sociale. Il faut écouter, comprendre, communiquer avec des gens qui n'ont pas du tout la même expérience que soi, qui ont des cursus incomparables. Et parfois, souvent même, ça clash.
Depuis, je fais une rechute adolescente, et je suis en conflit perpétuel entre mon moi individuel ("ce truc est débile et arriéré, les gens qui y sont ne méritent pas de vivre") et une certaine conscience sociale ("putain, 700.000 membres... mais pourquoi ?") C'est TRES dur. D'un côté, on a envie de dire "bon, mon biquet, tu te crois drôle et tout, mais tu vas en boite avec une voiture à néon. Tu ne fais pas autorité", mais de l'autre, il y a cette petite voix qui me dit "attention, son comportement s'inscrit dans une logique d'ensemble dont tu pourrais bien n'être qu'un morceau, toi aussi"
Tout ça pour dire que la tolérance, c'est vachement balèze.
Je suis évidemment d'accord avec very: bien sûr qu'une éducation est orientée, c'est marqué dedans ! Malgré tout, je n'ai pas l'impression que la solution ultime soit l'éducation (qui peut tout aussi bien être une arme ou un outil, c'était d'ailleurs le but de l'école républicaine à l'origine, et je vous passe le crochet godwin). L'envie de savoir me parait idéaliste, mais le monde serait tellement plus beau si on regardait Arte tous les jours ! Sérieusement, la culture du divertissement m'a l'air à double tranchant. Elle peut être porteuse (aaaaallez, grossissons: C'est pas sorcier) comme elle peut être vendue d'office (Secret Story, paye ton deuxième cliché)
Ce message n'avait aucun sens, mais ça me manquait.
Sinon, c'est l'histoire d'une vieille pute et d'un curé...