Kevin Kofler (./117) :
Bon, déjà je ne vois pas ce qu'il y a de culturel à courir comme un animal, un singe ou même un cheval sait faire ça aussi.
Mais parce que tu vois l'EPS comme étant un travail abrutissant, c'est dommage. C'est le premier lieu dans la scolarité où se construisent les prémices du travail d'équipe, de la collaboration (avec forcément d'autres problématiques comme le rejet, etc.), du challenge avec un résultat directement visible. Mais c'est là qu'on apprend à trouver son rôle dans une situation pour laquelle on n'est pas du tout préparée.
J'ai été très mauvais en sport jusqu'en fin de seconde. D'abord parce que je n'étais pas à l'aise avec mon corps et ensuite parce que je n'avais aucune culture physique (en dehors d'un peu de vélo de temps en temps, rien d'autre... j'avais fait le choix de la musique, on ne peut pas tout faire). Les seules disciplines où j'avais de bonnes (voire très bonnes) notes étaient l'endurance (principalement parce que la musique et le chant m'avaient appris à gérer un effort respiratoire et physique) et la piscine (parce que vu le fort taux d'absentéisme - se montrer en maillot, ouah la honte ! - on était noté sur la présence, donc être là tout le temps = 20). Ca n'a pas été facile, loin de là. Etre toujours le dernier choisi pour les sports collectifs, le premier éliminé pour les sports de duels, c'était pas joyeux. Mais j'ai toujours continué et attendu les cours de sport avec impatience pour deux raisons principales. La première, c'est que pour moi, le sport est un loisir qui permet de se vider la tête. Même en gym où j'étais une grosse merde (surnommé Monsieur Boum-Boum à cause du bruit que je faisais en retombant), je m'éclatais (aussi au sens propre qu'au figuré d'ailleurs

) à faire +/- n'importe quoi (et j'amusais aussi la galerie

). C'est aussi là que j'ai appris à reprendre confiance en moi. Voir que le simple fait que je ne sois pas fumeur puisse me mettre au même niveau que de grands sportifs qui clopaient, ça me faisait plaisir, voir que je trouvais progressivement (il m'a fallu près de 7 ans quand même) ma place sur un terrain - ce qui me permettait de ne plus être choisi en dernier, c'est gratifiant.
Et surtout, c'est un moyen de s'amuser.
Trouver que le sport est quelque chose de chiant, ça me fait un peu penser à ces gens qui n'arrivent pas à jouer aux jeux de société dans s'amuser, qui ne jouent que pour "la gagne". On vous offre un formidable terrain de jeu, et vous le refusez. C'est dingue, quand même.