34Fermer36
ColasLe 13/11/2007 à 01:00
Je rappelle qu'une assemblée générale aura lieu demain. Je t'encourage vivement à te rendre dans cet espace de démocratie directe, où les gens pour te répondrent seront les plus compétants.

Mais je vais quand même essayer de répondre à ta question.Si j'ai bien compris, tu t'étonnes que des étudiants en lettres ou sciences humaines soient contre l'investissement des entreprises dans les universités ? Et tu penses que c'est l''université qui est responsable du chômage des étudiants ?

Sur cette dernière question, le chômage est surtout dû qu'il y a plus de demandes d'emploi que d'offres. Mieux diriger les étudiants n'augmentera pas le nombre d'offres d'emplois. Ca n'est donc pas la solution au chômage. La sélection à l'entrée de l'université non plus : tous ces étudiants refusés devenant des chômeurs (ils pourront pas trouver des emplois par magie !).

La peur des étudiants en lettres et sciences humaines est tout à fait justifiée : si les universités deviennent davantage financées par les universités (il ne s'agti pas d'un simple partenariat, mais bel et bien d'un financement, avec droit de regard par le biais du conseil d'adiministration), qu'adviendra-t'il des fillières jugées non rentables ? Comment peut-on imaginer qu'elles conserveront les moyens qu'elles ont actuellement ?
Ces fillières enseignent pas forcément un métier, mais en tout cas des savoirs, de la culture, un esprit critique. Des choses qui ont une certaine valeur, mais malheureusement pas chiffrable dans notre système libéral. Introduire une concurence dans l'université, c'est les encourager à se tourner en priorité vers ce qui rapporte le plus, et pas vers ce qui fait vraiment notre richesse.

Mais les étudiants en science (dont je fais partie) ne devraient regarder hautainement les étudiants en lettres. La recherche est elle aussi menacée par la LRU, car si les entreprises financent déjà beaucoup de recherche, c'est fait de façon globale. Si cela devient un financement de chaque projet en particulier, par exemple si les investisseurs privés font partie des conseils dirigeant l'université (conseil scientifique, conseil d'administration), la recherche dite fondamentale, ou non rentable à court terme, risque de moins recevoir de moyens.
Et que dire des logiciels libres, dans lesquels la France est très en avance, et qui n'est pas franchement rentable, étant donné justement son type de licence !

En ce qui concerne ce qui se passe à l'étranger, je ne pense pas que le québec soit une execption : la situation n'est pas franchement meilleure dans les autres pays ayant accordée une "autonomie" à leurs universités ces dernières années (Grêce, par exemple). Je pense que le témoignage de notre vice-président étudiant est démonstratif.