81Fermer83
PolluxLe 16/04/2008 à 19:23
Hippopotame (./75) :
De fait il y a dans le monde une grosse masse de richesse qui cherche à s'investir (issue de la dynamique inégalitaire de nos sociétés, qui fabriquent des brouettes de riches inquiets pour leurs sous tout neufs).Je ne sais pas les détails en ce qui concerne le pétrole ou autres matières premières et alimentaires, mais c'est plus que probable qu'ils forment un nouveau débouché, après le sinistre de la finance américaine.

C'est pas bien que des gens qui ont de l'argent investissent ? Plutôt que de s'acheter un nouveau Hummer...
(C'est vachement jazzy quand même, on a un système économique et financier qui finit par fabriquer de la famine dans le monde, wouah)

Le problème est plus politique que financier ; du point de vue financier, si nourrir ou guérir un somalien ne rapporte pas d'argent ça n'a aucun sens de le faire. Et pourquoi ça ne rapporte pas d'argent ? Devine : parce que personne n'est prêt à payer pour qu'un somalien puisse mangé / être soigné, bref c'est politique.
Banque de dépôt = prise de risque moindre, c'est ça ?

Oui mais c'est plus profond que ça, et ce n'est d'ailleurs qu'une régulation parmi d'autres.
La prise de conscience date de 1929, et la perception qu'il y a derrière est la suivante : la finance est utile, mais n'est pas directement productive, et elle est structurellement sujette à des dérives spéculatives gravissimes. Dès lors l'idée est de la découper en outils techniques bien ciblés et bien contrôlés.
L'argent lui aussi est un outil au service de l'homme ; le découpage des activités bancaires correspond au découpage de la masse monétaire en différentes variétés d'argent-outil, correspondantes aux différents aspects de la vie humaine.
Mais le monétarisme et sa doctrine d'une masse d'argent unifiée ; et la fin de la régulation bancaire ont fait sauté ces régulations.

En fait je ne vois pas très bien pourquoi ça inciterait les banques à prendre moins de risques. De toute façon, même si la faillite d'une banque n'affecte "que" les entreprises et pas les particuliers, l'Etat fera tout pour renflouer une banque qui a pris trop de risques : même si les économies de M. Durand sont à l'abri, si PSA et Renault devaient faire faillite à cause de ça, ce serait dramatique et donc l'Etat interviendra forcément. Le problème est avant tout dans l'attitude face aux événements très rares, il faut pouvoir maîtriser ces risques avant qu'ils n'arrivent.
où j'ai parlé de constructions informatiques délirantes pour placer son argent ? tongue

Allons allons je sais que tu ne manques pas de mémoire, ne fais pas l'innocent !
Le troll avait commencé par une boîte informatique qui programmait un monde virtuel et qui vendait des "terrains" virtuels contre de la monnaie réelle. Après quelques sarcasmes de ma part tu avais pris la défense de ce genre d'investissement et c'était plus ou moins parti sur la création monétaire privée et ces montages informatiques virtuels ; tu avais même fini par précisé que dans certaines conditions (pas forcément réunies dans le cas présent) tu ne voyais aucun problème à placer de l'argent là dedans.

Ah oui OK j'avais pas pensé à ça, je croyais que tu parlais de constructions informatiques délirantes qui manipuleraient des biens réels...

Ben oui je maintiens, et d'ailleurs s'il y a une industrie du luxe et de la mode ce n'est pas pour rien, c'est fondamentalement la même chose que ces propriétés virtuelles : on vend du statut social qui est accordé par une personne à fort statut ; le passage du virtuel infiniment duplicable au réel muni d'un prix tangible vient de ce que le créateur perdrait son statut s'il se popularise trop. Bien sûr, un monde où 30% du PIB vient de cette économie du prestige marcherait sur la tête, ou alors serait à un stade tellement avancé qu'il aurait résolu beaucoup des problèmes de notre époque.