MythLe 09/12/2008 à 02:05
Pitié, mamanprintemps, il y a autant de réflexion dans ce que tu dis qu'une groupie de Zac Efron devant High School Musical 3. Je pense que quand tu as écris tes posts, tu pensais sûrement à autre chose, ou alors à travers une réaction à chaud, du vécu, etc... (il me semble que c'est toi ou ton camarade de contrat de confiance qui taffe à la RATP, mais je suis loin d'être sûr) Même si je comprends ce que tu veux dire au fond, il y a quand même une violence assez extrémiste. Les gens ont le droit d'arriver en retard, d'autant plus qu'à chaque fois qu'ils arrivent la minute suivant le bus, ils se blâment eux-mêmes. Pas le bus. La notion d'horaire à respectée est assez bien assimilée parce qu'ils sont très exigeants là-dessus, comme tu l'as dit (si tu n'es pas convaincue, je t'invite à prendre un TER Basse-Normandie Cherbourg - Rennes)
Là où je te trouve dangereuse, c'est quand tu demandes à Nhut de bouger son cul cinq minutes pour avoir son bus plus vite, qu'aucune excuse ne sera valable, bla bla bla... Ca veut dire quoi ? Qu'il faut s'adapter à 100% à un système en espérant très fort qu'il soit bien fait, quel qu'il soit ? Que c'est lié à la responsabilité du simple usager ? Aurais-tu accusé un Juif d'avoir porté l'étoile jaune pendant la Deuxième après qu'il se soit complaint d'avoir été mal traité ? (one point !) Un système, c'est une interaction entre des acteurs, un ensemble de mises en relation.
Alors oui, il existe des contraintes comme tu l'as dit, mais les chauffeurs ont le droit ne pas être stupides, atterrés et obsédés par le temps criminel qui les pousse à puiser un rendement là où, par définition, il ne peut y en avoir. Le temps se perd, il fuit, et lentement, minute après minute, c'est l'inexorable marche vers la mort. Il faudrait être cruel pour ne pas risquer dix secondes de son temps à aider son prochain, même sans lui adresser un regard, un sourire. Un acte suffira. Faut-il accuser le peuple ? Faut-il lui imputer le droit à l'erreur ? L'erreur est humaine, le chauffeur n'est pas une machine. Et lorsqu'il n'est plus aux commandes, n'oublions pas qu'il devient à son tour le voyageur.
Tu parles de cinq minutes, tu parles de se lever cinq minutes plus tôt, de venir cinq minutes plus tôt, comme si ces cinq minutes avaient une incidence sur tout un destin. Il est vrai qu'à l'échelle du hasard, cinq minutes, ça parait toute une vie. Si elle n'avait pas eu ses cinq minutes de changement à la gare, je n'aurais probablement jamais rencontré ma copine. Pourtant, c'est un intervalle si dérisoire ! "Tu as cinq minutes ?" résonne comme "Tu as une seconde ?" Le temps ne se vit pas comme on l'écrit sur une plage horaire. Laisse les questions de temps au temps qui fuit, et pose des questions d'hommes plutôt que d'hypothétiques réponses au problème, qui ne seront jamais que des réponses fausses, comme celles qui ponctuent toutes les questions de la vie.