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ZerosquareLe 08/11/2015 à 23:04
C'est surtout la première saynète qui est parlante. Quand les enfants font semblant de se disputer, on sent à l'intonation qu'ils se prennent au jeu. Alors que juste après, quand ils parlent des "messages clairs", t'as l'impression qu'ils lisent un prompteur et que ce n'est absolument pas sincère.

Mais c'est pas surprenant, c'est typiquement le genre de solutions proposées par des gens qui ne voient pas la réalité, et qui ne veulent pas la voir. Un peu comme les services RH en entreprise qui prétendent faire de la gestion de conflit à grands coups de suggestions totalement bidons, sorties d'un bouquin écrit par quelqu'un qui n'a jamais réellement travaillé en enterprise.

Proposer ce genre de trucs pour résoudre du harcèlement scolaire, c'est une ânerie à aux moins deux titres :

- on parle d'un conflit entre gamins, pas d'une discussion rationnelle entre deux adultes. N'importe qui a des enfants, ou qui en a déjà vu, sait que répéter gentiment "non mon chéri, maman ne peut pas t'acheter 1 kg de bonbons, parce que ce n'est pas bon pour toi" marche très rarement face à un gamin qui fait une crise.

- ça présuppose que le harcèlement est accidentel et basé sur une incompréhension. Or en pratique, la très grande majorité des harceleurs savent très bien qu'ils font souffrir leur victime: c'est justement pour ça qu'ils le font. (Ça me rappelle ce qui s'est passé dans une école américaine qui avait décidé de distribuer des bracelets "stop au harcèlement". À votre avis, qu'est-il arrivé aux rares élèves qui ont porté ces bracelets ?)

Mais bon, c'est sûr que c'est plus facile du placebo comme ça que d'attaquer réellement le problème à la racine, et risquer de se fâcher avec les parents de ces chers petits monstres.