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ZerosquareLe 10/11/2015 à 03:16
Alors c'est vrai que je ne l'ai pas précisé, mais c'est un extrait d'un reportage qui parle spécifiquement de la prévention du harcèlement scolaire, pas des "petits" conflits entre enfants.
Nil (./142) :
ça ne fera pas arrêter la crise dans la seconde, mais c'est un travail sur des semaines, des mois, des années.
Oui, voilà. C'est un boulot de fond que doivent faire les enseignants, et surtout les parents, dès la petite enfance. Mais ce n'est pas la bonne méthode pour traiter un cas existant et précis. C'est comme si, face à un mec brûlé au deuxième degré sur une grande surface de son corps, tu disais "alors, il faut bien se laver les mains, désinfecter la plaie avec de l'antiseptique et mettre un pansement".
Nil (./142) :
En plus, le harcèlement n'est pas forcément violent physiquement, ni verbalement. Il peut être latent, psychologique, invisible. Dans des détails comme le fait d'isoler toujours l'autre. De le laisser sur le banc, de ne pas lui parler. Dans de petites humiliations, dans un surnom qui est prononcé de telle façon qu'on sait que c'est une insulte alors que, techniquement, ça n'en est pas une. Dans ces cas-là, quelle solution apporter ?
La même que pour le reste. Le harcèlement psychologique est reconnu par la loi au même titre que le harcèlement physique et verbal. Ce qui compte, ce n'est pas les technicalités, c'est l'intention. Si tu dis à ton gamin "je ne veux plus rien voir traîner dans cette chambre, ou tu es privé de dessert", et qu'il va planquer toutes ses affaires dans la baignoire, tu ne vas pas le punir parce que "techniquement" il t'a obéi ?
Nil (./142) :
Pour le harcèlement - le vrai - il est difficile de charger les parents, parce que les bourreaux sont aussi bien des enfants turbulents au quotidien que des enfants ayant un comportement modèle par ailleurs (qui vont même utiliser les turbulents pour ne pas se mouiller), du coup il est difficile à détecter.
Oui, il y a des harceleurs cachés sous une apparence d'angelots (ce sont même probablement les pires), mais ce n'est pas la majorité. Le harceleur scolaire ordinaire, c'est celui qui met toujours le bazar en classe, celui qui est n'est jamais loin quand il y a une bagarre, etc. Bref tout le monde - élèves, professeurs, surveillants - sait parfaitement de qui il s'agit.
De plus, l'argument "on ne savait pas" ne tient pas quand le harcèlement est signalé, ou que ça se déroule sous les yeux d'un adulte, et que rien n'est fait. Et c'est un cas très courant.

Quant au reste, c'est du Nil pur sucre (tongue). Qu'il y ait des facteurs individuels et sociétaux qui expliquent ce genre de comportements, c'est certain, mais c'est hors-sujet : être malheureux ne donne pas le droit de faire souffrir des innocents, ce n'est pas au gamin harcelé de payer le prix des problèmes de son harceleur. Ces comportements doivent être d'abord punis, et seulement ensuite analysés. Sinon, quelques années plus tard, tu te retrouves avec des gens qui crament la bagnole du premier venu "parce qu'ils ont été malheureux dans leur enfance et que la société gnagnagna".

et mince, pour une fois je suis d'accord avec Kevin eeek