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The_CUrELe 09/03/2023 à 07:39
Je me dois de te reprendre déjà sur un point: c'est pas néo-libéral de dire chacun va éduquer ses enfants comme il veut.
Néo-libéral c'est "l'État a comme unique rôle d'être apporteur d'affaires et amortisseur du privé, spécifiquement des acteurs financiers en priorité".
Changer l'école en marché de formation c'est s'assurer à terme que la finance va se faire des milliards en vendant des diplômes et formations sans réelle valeur en vérité.

Inclusif ne veut pas dire pour moi insipide, c'est une définition des termes qui s'appuie sur l'actuelle compréhension qu'inclusion = édulcoration totale pour ne choquer personne.
Cette édulcoration insipide vient d'une obsession du nivellement par le bas parce que le postulat c'est "individu = consommateur" -> "consommateur = client" -> "client = fragile à ne pas froisser".
Le système scolaire a toujours été inégalitaire, le privatiser ne fait que déporter le problème et l'accélérer en vérité via la sélection par les moyens.

On le voit dans le privé sous et hors contrat: y a des écoles chères pour l'élite et des moins chères pour accueillir les rejets.
Quant au hors-contrat tout est cher car non-subventionné, mais rien ne garantit rien, il y a ZÉRO garantie de quoi que ce soit dans le hors-contrat.

Le système scolaire est inégalitaire parce que d'une part tout le monde n'a pas le même vécu, passif ni n'a les même moyens, d'autre part il n'est pas en l'état possible d'avoir autant de pédagogies que de profils d'élèves (ou alors il faudrait tout refonder, mais ça c'est pour le moment inimaginable), mais un système scolaire qu'on rend insipide n'est pas forcément inclusif; à l'heure actuelle le programme est à la fois insipide, pas inclusif et par moments idéologiquement plus qu'orienté, adapter les épreuves aux dyslexiques ou dyspraxiques sans jamais travailler à des ateliers pour qu'ils sachent se débrouiller malgré leurs difficultés reste excluant, ça revient à leur coller une étiquette "éclopé: ne me jetez pas de pierres svp", mais une fois sorti de l'école c'est l'abattoir.
L'école ne transmet plus de capacités ni n'assure d'être à l'avenir compétent, elle se contente d'évaluer des conformités à des listes à points.

Donc la questions de l'inclusion est hors sujet. Une école inclusive peut parfaitement nourrir la curiosité et instruire efficacement.

En un sens, l'école du par cœur appliqué était plus inclusive car tout le monde y était peigné pareil, et surtout elle se focalisait non pas sur le "bien-être" et "l'épanouissement" des "apprenants" (termes jamais définis car cela permet d'en faire ce qu'on veut) mais sur le développement de réflexes cognitifs, et il faut reconnaître que même les cancres de l'école pré-68 savaient lire, écrire et compter, donc le minimum pour se démerder.
Aujourd'hui c'est perdu.

Je vais pas maintenant raconter ce qui me semblerait nécessaire pour réformer l'école parce que c'est trop long et qu'il me semble que ça n'intéressera que moi, mais il faut oublier les vocables d'inclusion et tous les paradigmes modernes pour partit d'un constat simple: que doit faire l'école, que doit-elle transmettre, à quoi doit-elle préparer?

Et si ce que tu voulais dire c'est que l'école "par défaut" devrait être tout autant une espèce de McDo éducatif où chacun se fait son menu à la carte... Alors non je ne peux pas répondre à cet "argumentaire" parce que pour moi ce n'en est pas un, c'est une déclaration d'idéologie, une idéologie que je conspue.
Parce que vouloir une école comme ça c'est vouloir la mort de l'école au profit du marché de la formation à la carte, et quand on regarde l'état de la chose à l'heure actuelle, c'est aussi fiable qu'acheter sur AliExpress, y a à boire et à manger et on ne sait ce que ça vaut qu'après coup quand la garantie expire (à la livraison en somme, je caricature évidemment).