423Fermer425
veryLe 19/02/2017 à 04:47
Dans ton pavé je suis d'accord avec plein de trucs (entre-autre sur le cynisme du clientélisme électoral identitaire, et sur l'analyse de Gramsci, qui réactualise Marx sur ce point de la force proprement révolutionnaire du capitalisme qui métamorphose la culture à son avantage, détruire les veilles normes etc. )

Cependant :
The_CUrE (./423) :
La cause c'est pas 68
The_CUrE (./423) :
Le problème c'est une idéologie qui fait de l'enfant un roi
Hum et on ne peut pas voir un lien entre l'enfant-roi et l'adulte-roi (c'est-à-dire un individualisme sans limite) ?
Pour moi le premier est la suite logique du second : l'adulte-roi sans dieu ni maitre ni valeurs etc. ne peut pas reconnaitre ses ancêtres, donc ses parents, comme dépositaire de bonnes valeurs/mœurs/règles/autorité, du coup de la même façon on ne peut pas traiter ses enfants en leur inculquant ces horribles choses. (en pratique les 68ard ont bien formé une des pire génération de parents de l'histoire humaine )

Bref à mon sens il y a une continuité logique, et dans une époque qui allait vers l’individualisme sans bornes morales, il était normal de laisser de plus en plus les enfants à l'abandon (ne sont-il pas naturellement bon avant d'être corrompus par la société ?! => faut surtout pas les éduquer ! ), de ne leur mettre aucune limite.

The_CUrE (./423) :
C'est ça, pas le libertarisme consommateur de 68 la cause
Bha 68 est simplement une sorte d'incarnation commode et caricaturale d'un esprit, d'une logique, d'une idéologie, comme les 68ard en sont les représentants ( mais évidemment y'a pas besoin de mai68 pour que la même chose se passe ailleurs progressivement )

divagations sur le consumérisme

Sinon je trouve que l'on confond trop volontiers consumérisme et matérialisme. Je sais que dans notre culture chrétienne, ou ce qu'il en reste, on a l'idée sous-jacente que l'argent et le pouvoir corrompent (l'âme honnête) par nature, et jusqu'à un certain point c'est peut-être en parti vrai*, néanmoins on ne devrait pas a priori et avant tout examen confondre les deux.
L'histoire nous montre tout de même que certaines (micro)sociétés riches et aisées arrivent à garder certaines valeurs longtemps.
Le consumérisme est un concept inventé par des gens nageant dans l'opulence matérielle et symbolique depuis des générations qui voient avec effroi le peuple accéder à un certain confort matériel.
On confonds aussi sans procès le consumérisme et la consommation-poubelle (genre renouveler son portable tous les 6 mois en jetant l'ancien, acheter tout le temps des plats touts faits, etc. ), qui sont pourtant des choses bien distinctes.
Dans les années fin'50- 60 le consumérisme c'était, pour une famille moyenne française, d'avoir une petite voiture (qu'aujourd'hui on n'oserait même plus fabriquer pour le tiers-monde) pour des milliers d'heurs de labeur : on ne la balançait pas volontairement au fond du lac tous les six mois pour changer de couleur ou whatever. En bref aujourd'hui le problème n'est pas que l'on consomme trop, mais que l'on consomme mal (et le marketing du désir a beaucoup à voir avec ça )


* : ici, j'aurais tendance à penser, en faisant appel à mon anthropologie pessimiste, que le pouvoir et l'argent révèlent la corruption pré-existante, fondamentale à la nature humaine, plus qu'ils ne la créent ex-nihilo. 80% des prolos auraient fait comme Fillon dans la même situation. Si le pauvre conserve des valeurs que le riche oublie (le sens de l'effort manuel, donc la valeur travail; une solidarité entre proches, un localisme, etc), c'est par nécessité et non par nature, le riche ayant lui les moyens de s'en abstraire (du coup il vit dans un univers où tout le monde s'en étant dispensé, il faut agir en requin pour pas se faire bouffer, ce qui n'améliore certes pas son comportement qu'il pense normal... d'où l'incompréhension de Cahuzac quand on lui a demandé de démissionner de son mandat parlementaire !...)

edit : lisibilité, quelques clarifications, etc.