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NilLe 12/01/2009 à 14:24
very (./29) :
Nil (./3) :
je ne pense pas qu'il y ait moins de gens cultivés
En tout cas, une chose est certaine, ça ne coïncide plus avec les diplômes (et donc l'élite )

very (./29) :
Nil (./5) :
Ah oui, là, je suis assez d'accord. Mais je dirais que c'est plus un problème de marché que d'enseignement

non: c'est un problème de conception de la philosophie de l'enseignement dans la société. Les romains faisaient des formations littéraires même pour devenir gouverneur ou "PDG". Il y a 30 ans, bien des "élites" commençait par une formation littéraire classique et faisaient ensuite qqch qui n'avait rien à voir. On recrutait des gens "intelligents et cultivés": les petits trucs techniques, on se disait qu'ils les apprendraient facilement sur le tas.

Bon, je réponds aux deux d'un coup, parce que c'est lié. Les notions de diplôme et les notions d'élite sont totalement déconnectées. Généralement, l'élite intellectuelle n'a pas de diplômes (c'est relativement récent, ça ; l'ENA aurait d'ailleurs pu être un enfant de mai 68 si ça n'avait pas été inventé au sortir de la guerre pour des idéaux similaires).
En réalité, les diplômés (je parle principalement des circuits professionnalisants, mais ça peut être étendu à tous les diplômes), sont des gens qui ont besoin d'une reconnaissance pour travailler et gravir les marches. À l'époque romaine jusqu'à (en gros) la seconde guerre mondiale, l'élite pouvait se permettre d'avoir une grande culture, pas basée sur des aspects pratiques, parce qu'elle était par essence dirigeante (pour être exact, il y a eu quelques vagues où certains ont accédé à certains pouvoirs, mais leurs successeurs n'ont plus eu besoin de se battre). Forcément, quand on n'a pas besoin d'acquérir des compétences pratiques pour s'en sortir, on peut se permettre d'apprendre la philosophie, la musique, de faire du sport, et toutes sortes de choses qui enrichissent effectivement mais qui passent souvent pour être du bonus.
Tu parles de l'antiquité, mais n'oublie pas que les romains et les grecs n'avaient pas à se poser un grand nombre de questions vitales, ils avaient les esclaves pour tout le reste. De la même façon, la cour sous la monarchie, la bourgeoisie au XIXème, toutes ces classes qui héritent de leur statut peuvent passer à autre chose et renforcer leur culture.
Il y a 30 ans, les "élites" ne commençaient pas par une formation littéraire classique. Au contraire, ils "finissaient" par une formations de ce type puisque des générations avant, le sale boulot, la formation "utile" avait été faite par un autre, pour eux.
Flanker (./32) :

Ça dépend de ce que veut dire Nil, l'EN n'est pas responsable de ses propres ministres hehe.gif

Oui, totalement... les fonctionnaires de l'EN ne sont pas ceux qui choisissent leurs responsables politiques ^^. Ils auraient même plutôt tendance à les subir...