vince (./2) :
Je ne veux pas que le problème (bien réel) de la raréfaction des ressources (et pas uniquement énergétique) soit un énième prétexte à lever un énième impot dont on peut déjà prédire qu'il ne servira pas à solutionner le problème...
Mais que proposes-tu pour solutionner le problème ? Penses-tu que la situation est urgente ?
En fait, peut-être que je me suis naïvement laissé convaincre par JM Jancovici que la situation était assez grave mais qu’elle ne l’est pas tant que ça…
jul2149 (./5) :
ce qui permettrait de financer des projets adaptés au fait que l’énergie deviendra
NON NON NON ET NON!! les projets existent... s'ils ne sont pas mis en ouvre, c'est parce que l'état ne trouve toujours pas de solution de "remplissage de poche" sur ces énergies....
Ça me paraît assez vaseux ces théories genre complot…

Quels sont ces projets ? Où as-tu vu qu’ils étaient ralentis par l’état ?
Cependant je peux bien comprendre qu’il y ait des lobbies tout de même qui exercent une influence, mais je pense qu’il s’agit plutôt des acteurs privés que de l’état.
Deplus, y'a déjà trop de taxe....et remplir les poches de l'état sur l'énergie? y'a déjà suffisamment d'impasses fiscales sur des "énergies nouvelles" pour que l'état renforce ses gains sur les énergies d'aujourd'hui... Avec ton raisonnement, on est pas prêt de rouler à l'éthanol ou en électrique;..
De quelles impasses fiscales parles-tu ? Et je n’ai pas dit « remplir les poches de l’état » mais financer le nécessaire pour accélérer les choses vers un monde prêt à fonctionner avec moins d’énergie (et il y a beaucoup à faire, notamment dans le bâtiment et le transport), et en redistribuer une partie sous forme de chèque aux citoyens (pour contrebalancer le fait que les pauvres seront plus désavantagés que les riches). Quant aux voitures électriques, je te renvoie à ce document :
http://www.manicore.com/documentation/voit_elect.htmlEt pour ce qui est de l’éthanol, je te renvoie à celui-ci :
http://www.manicore.com/documentation/carb_agri.htmldistribuer des aides aux ménages modestes qui souffriront vraiment de la hausse du prix.
ou comment donner envie aux Français de fuir leur pays, et d'aller là où on respecte les gens qui roulent en 4x4....
Dans 20 ans plus beaucoup de personnes se permettront de rouler en 4x4. Ok, c’est pas tout de suite, mais quand même, ça n’a pas grand sens de défendre ça aujourd’hui à mon avis…
Ximoon (./11) :
Hmmm j'ai mal lu ou il y a une grosse imprécision dans le texte entre "énergie non renouvelable" et "énergie tout court" ?
Bah de toute façon, l’énergie fossile c’est 80% de l’énergie consommée dans le monde. Et, toujours d’après JM Jancovici, les renouvelables ne permettront pas de relever la barre avant 40 ans au moins.
Parceque non, on ne manquera pas d'énergie,
Mais à quel prix sera-t-elle dans 10 ans ? Le pic pétrolier, c’est en ce moment…
quand aux minerais, on pourra toujours en trouver, que ce soit sur Terre ou ailleurs...
Pas con ça, je n’y avais pas pensé, mais es-tu sûr que ce serait vraiment faisable ?
Alors taxer de plus en plus les énergies fossiles ? Pourquoi pas, mais pour ce que j'en sais, ça ne fera que marginaliser ceux qui ne pourront pas se les payer...
Là n’est pas vraiment la question, cf :
http://www.manicore.com/documentation/serre/taxe_C.htmlEt, un peu plus long :
http://www.manicore.com/documentation/taxe.htmlExtrait :
Si on ne décourage pas volontairement la consommation, pouvons nous plaider que les "modestes" seront épargnés par les conséquences d'une consommation qui décroîtra de manière forcée ?
./3 et
./5 : cf.
http://www.manicore.com/documentation/petrole.htmlLe cours du pétrole est corrélé au taux de chômage et à la baisse de croissance.
La situation est doublement urgente : d’un côté nous avons un problème climatique à régler (et pareil, il vaut mieux ne pas attendre avant d’agir, afin d’éviter de prendre des risques, cf
http://www.manicore.com/documentation/serre/fossile.html) et de l’autre une société dont les infrastructures sont conçues pour fonctionner avec beaucoup d’énergie, laquelle est en train de devenir
vraiment rare.
Quelques extraits du site :
Pour être très concret, est-il préférable de voir le prix du fioul, du gaz, du kérosène, du diesel et de l'essence monter un peu tous les ans en étant pévenu à l'avance, ou vaut-il mieux laisser les prix bas "tant que ça passe" et attendre benoîtement que les prochains chocs pétroliers et/ou les conséquences du changement climatique se chargent de faire la régulation à notre place, bien plus brutalement, et très vraisemblablement avant - voire bien avant - la fin du siècle sur la base des données disponibles ?
sans hausse de la fiscalité sur les énergies fossiles, l'Etat n'aura jamais les ressources suffisantes pour mettre en place des plans d'envergure pour réorienter les structures de consommation et de production d'énergie
Je recopie aussi quelques passages de son dernier bouquin (
http://www.manicore.com/documentation/articles/maintenant.html) :
Dans les conditions actuelles, le marché conduit à économiser la seule chose que l’on compte [dans le PIB], à savoir les hommes. Pour conserver une production en économisant du travail, il n’y a pas trente-six manières de faire : il faut recourir aux machines, donc à l’énergie. La logique financière brute conduit donc le plus souvent à augmenter le contenu en énergie de la production, et à diminuer son contenu en travail. À peu près tous les secteurs industriels ont suivi ce chemin-là. Espérer que le marché non régulé va inciter aux économies d’énergie qui nous éviteront la catastrophe dans vingt ou trente ans est aussi illusoire que de s’attendre à ce que votre papier-toilette se transforme en tickets gagnants au Loto.
Croire à la main invisible du marché, quand il est question de limiter des émissions de CO₂ qui n’ont pas de prix (puisque l’argent n’achète que les hommes) et dont l’effet se fait sentir des décennies ou des siècles plus tard, c’est aussi croire au père Noël. […] Quelques siècles après [l’œuvre d’Adam Smith], et en contemplant un cimetière jonché de cadavres de bulles spéculatives et d’échecs retentissants (nous venons d’en subir un beau !) parce que l’État a trop attendu, c’est un peu plus difficile à accepter.Nous pouvons constater qu’aucun grand programme n’a fonctionné correctement sans qu’à un moment ou à un autre la puissance publique s’en soit mêlée de très près, alors que la vulgate économique néolibérale actuelle exprime plutôt l’inverse.
Nous avions proposé […] de rendre le système de hausse de la fiscalité sur l’énergie très sympathique de la minière suivante : pour les ménages, la somme collectée grâce à cette hausse (qui porterait donc sur les carburants routiers, mais aussi sur le gaz, le fioul domestique, le charbon, et même sur l’électricité non fossile, mais à taux moindre) serait intégralement redistribuée à la fin de l’année sous la forme d’un chèque d’un montant identique pour tout contribuable. Un rapide calcul montre que les contribuables modestes percevront plus que ce qu’ils ont payé, alors que les nantis paieront plus que ce qu’ils recevront. […] Pour les entreprises, l’intégralité des sommes perçues servirait à diminuer les charges sur le travail.
Nicholas Stern, ancien économiste de la Banque mondiale devenu conseiller du gouvernement britannique et professeur à la London School of Economics, a, dans un rapport remis au gouvernement (2006), essayé d’illustrer pourquoi, avec des chiffres qui seront évidemment toujours discutables (et à notre avis franchement sous-évalués), l’inaction allait nous coûter considérablement plus cher que l’action.
Bien sûr résumer tout le contenu du site et des bouquins de ce polytechnicien en quelques lignes est un peu difficile, je vous encourage vivement à lire ses ouvrages, il y expose une argumentation rationnelle basée sur des mesures objectives et un sens critique aigu. Il n’est pas un fanatique écologiste anti-progrès. Y a-t-il des personnes qui ont lu un de ses bouquins et qui sont encore contre une fiscalité croissante sur l’énergie ?