ZerosquareLe 30/09/2009 à 23:01
Je crois qu'une partie du problème vient de là, le fossé qu'on tient absolument à creuser entre la notion d'usagers et celle de clients. Même si ce sont effectivement les bons termes, il n'y a pas tant de différence que ça en fait :
- un client paye individuellement les services qu'il utilise, un usager contribue globalement au fonctionnement d'une entreprise. Dans les deux cas, on ne lui fournit pas un service gratuit, il est donc normal qu'il s'attende à une certaine qualité.
- contrairement à un client, un usager peut avoir un niveau d'exigence plus élevé vu qu'il s'agit d'un service public mais en contrepartie il n'a pas la liberté d'aller voir ailleurs si le service rendu ne lui convient pas. Et c'est là qu'est le cœur du problème, je pense : si certaines missions de service public étaient effectivement remplies (dépannage rapide des réseaux électrique et téléphonique, par exemple), certains ont bien profité de la situation de monopole pour se permettre des tarifs élevés, une inefficacité, un mépris affiché des usagers. Et ils n'ont même pas compris qu'en faisant ça ils sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis, que ça ne ferait qu'inciter les gens à se barrer le jour où ils en auraient l'opportunité.
Oui, il est clair que certains dysfonctionnements des entreprises en passe de privatisation sont liés à la pression de la hiérarchie, que certaines décisions relèvent plus ou moins du sabotage organisé et de la volonté de pousser les gens à démissioner. Mais il y a aussi des problèmes qui traînent depuis des années. C'est un peu tard pour appeler les usagers à soutenir le service public maintenant qu'il est en passe de privatisation, quand pendant des lustres on a ignoré leurs doléances.