Plus sérieusement, je lis des (hypo)thèses économiques, mais je ne fais pas le lien entre se sentir français et le fait qu'on vive dans un pays libéralisé à donf ou 100% trotskiste.
Je pense (excusez-moi d'avoir vécu au milieu des minorités visibles d'avance) que la plupart de mes amis de seconde génération avec qui j'ai grandit sont derrière le drapeau, la jouent parfois antisystème pendant l'adolescence, qui s'attarde parfois. Nos petits "gaulois politisés" vont parfois la jouer anars, punk, skins, rappeurs antisystème et personne ne s'offusque réellement, par contre, quand il s'agit "du "basané" (même s'il est tout autant français), ça va emmerder sec... pourquoi cette différence ? Genre, "il mériterait de respecter ceux qui l'ont accueilli ?" comment disent certains ?
C'est un phénomène psychologique répendu dans le monde entier : quand tu es "vraiment" / "légitimement" au centre du groupe, tu peux te permettre les critiques les plus sévères sur celui-ci. Les gens savent qu'au fond tu l'aimes ce group, que tu critiques "pour le bien", tu as une certaine "légitimité", etc.
Quand on est placé, à tord ou a raison, en bord du groupe, alors la marge de manoeuvre est beaucoup moins grande.... si tu veux, avant de critiquer, on apprend à aimer, à être, à se revendiquer, et surtout, surtout, à être qqun de fiable (en qui tu fais confiance )
Pourquoi ? Parcequ'on est naturellement suspicieux envers les gens du bord. Ils sont encore à moitié des gens externes au groupe, et on peut même se demander si ils ne sont pas là que pour faire chier, ou si ils ont choisi le groupe qui leur convient....
C'est un phénomène universel, et on l'applique inconsciemment déjà aux petits groupes d'amis, aux clubs de sports, aux réseaux de confiances, aux gangs de rue...
Après l'autre question c'est : pourquoi certains, au bout de 2 générations, sont toujours considérés sur le "bord" ? Déjà : ce n'est pas une question de couleur de peau. J'ai déjà vu bcp de colored plus que très bien intégrés et perçus comme tel. La réponse honnête est simple : ils (ceux pas perçus comme intégrés) ont adpté un ensemble d'habitudes, de comportemet, de coutume, etc, qui font que ceux du centre les jugent pas tellement français que ça....
En clair, quand je descendsn en bas de chez moi et que je vois quelques racailles qui parlent plus ou moins une sorte d'arabe; eh bien je me dis pas spontanément "c'est des français" mais plutôt, pour faire un petit peu de politiquement incorrect : "bougnoule"
Un peu comme en ayant vu trois asiatiques en bas fringués comme là-bas, bougeant bizzarement et utilisant une langue de niak, je me serais dis : "asiats"