HippopotameLe 12/04/2010 à 23:13
Le problème c'est que Morris, Schwalbe, London et Adler faisaient tous partie du STURP et sont largement discrédités.
Concernant le sang, il faut aussi noter que la microspectrophotométrie a aussi donné des résultats négatifs. D'autre part on n'a pas détecté sur le suaire de chlore ni surtout de potassium, qui sont des constituants du sang : décidément il n'y a jamais eu de sang.
Mais bon, ce sont des efforts stériles. Quelques soient les arguties et critiques mineures développées contre tel ou tel aspect de l'histoire, ils ne peuvent pas renverser l'accumulation MASSIVE et CONVERGENTE d'éléments établissant que le suaire a été peint vers 1356 à Lirey.
Éléments que l'on peut synthétiser ainsi :
1) Première apparition du suaire à Lirey en 1356, sans aucune trace antérieure.
2) Pièce apparue au sein d'une arnaque aux fausses guérisons, à l'occasion de la construction d'une collégiale.
3) Enquête de l'Église qui conclut immédiatement à un faux.
4) Aveux de l'artiste à l'évêque Henri de Poitiers.
5) Image parfaitement mise en scène dans une posture pudique.
6) Tissu daté du XIVième siècle au carbone 14.
7) Méthode de tissage qui ne peut pas remonter à l'antiquité.
8) Présence d'ocre et de gélatine sur le linceul.
9) Présence de cinabre sur les taches de "sang".
10) Absence de sang.
11) Peinture qui a déjà été reproduite à plusieurs reprises en utilisant des techniques et matériaux du XIVième siècle.
12) Absence d'explication alternative non paranormale.
Ça fait douze indices majeurs et cohérents qui dessinent une histoire du suaire. Quelles que soient les attaques portées contre tel ou tel élément (et je pense qu'AUCUNE des réfutations présentées ne tient la route), il n'est pas raisonnable de croire que ces douze points sont miraculeusement faux.
L'acharnement mis à contester chaque point (sur un mode purement négatif : on ne peut pas expliquer, on ne peut pas fournir un scénario alternatif, mais on cherche à tout prix à croire qu'on ne sait pas) est pseudo-scientifique, comme la sindologie est une discipline pseudo-scientifique. Il est bien évident que l'énergie dépensée dans cette pseudo-science est motivée par des croyances religieuses.
Pour renverser le consensus et faire renaître le doute, il faudrait un fait majeur, comme une nouvelle datation au C14 qui serait contradictoire avec l'ancienne. Ça ne risque pas d'arriver. Néanmoins ça serait pas mal de faire une nouvelle datation, histoire d'enfoncer le clou. Cependant l'Église admet que c'est un faux et ne cherche plus à creuser sans fin le sujet.
(cross)