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veryLe 28/05/2010 à 02:22
iwannabeasushi (./219) :
Mais comme on l'observe empiriquement, ce dernier n'a pas forcément une grande culture philosophique, tout simplement parce que le coût de le former en ce domaine est supérieur à la productivité marginale qu'on pourra en tirer au vu de la tâche qui lui a été affecté dans la société.

amha, la "productivité marginale" d'une bonne bonne formation philosophique risque fort d'être négative dans notre société actuelle pour ton exemple d'employé-type d'un bon niveau technique. Il arrive un moment où au vu de la société et pour pas mal de postes l'ignorance est plus productive que la connaissance en nombre de domaines, peut-être surtout en philosophie et en religieux.
iwannabeasushi (./219) :
Enfin, je pense qu'une société trop éduquée est nécessairement instable, puisque ça créerait inévitablement des frustrations liés à des aspirations plus grandes.

conjecture intéressante ! à vue de nez ton affirmation me parait fausse car trop imprécise ( pensons à toutes ces sociétés d'érudits, de moines, etc.). Je dirais que dans un background culturel très libéral, une société trop éduqué est instable, pas tellement par la "grandeur" des aspirations mais par leur diversité ( donc opposition, docn affrontement). Mais ce n'est pas forcément le cas partout, c'est une question d'unité culturelle. Si tu veux je pense que ça a été le cas à Athènes mais pas à Sparte, et c'est pour ça que je préférerais toujours Sparte à Athènes...
iwannabeasushi (./219) :
Le libéralisme, si génial soit il, ne peut remettre en questions les contingences naturelles qui nous gouvernent.

T'as un peu esquivé la question pour répondre que l'abrutissement des masses == éducation des masses == moindre mal. Comment considères-tu la culture populaire avant l'avènement des sociétés libérales modernes ? Moins abrutie mais moins instruite ? Tu préfères un peu d'instruction quitte à abrutir (le peuple se met à "penser"... ), ou peu d'instruction mais moins de bêtise (bon sens populaire traditionnel + les superstitions sont moins "bêtes" que la pensé magique politique/social/etc que déblatèrent les gardiens de vaches diplômés qui pensent réellement "penser par eux-mêmes" en alignant leurs sottises )
iwannabeasushi (./219) :
Comme toute révolution non ?

Oui... mais c'est un peu plus compliqué que ça. Peut-on prôner une révolution pour mettre fin à la Révolution ? Y'a un gros problème de cohérence là-dedans... les "révolutions conservatrices" ça ne marche strictement jamais sur le moyen terme, et encore moins pour de prétendues révolutions réactionnaires ! Adopter les techniques de l'adversaire pour l'anéantir, ce n'est au final que continuer son œuvre, qui est essentiellement l'utilisation sans scrupules de certains moyens... (or le scrupule --sur certains sujets -- est ce qui défini toute noblesse donc toute haute culture )
Nan je suis de plus en plus persuadé que la seule chose qui puisse mettre fin à une Révolution, c'est son implosion interne une fois son déroulement logique saturé. A ce moment-là il peut y avoir quelque chose de collectif à faire. En attendant, le salut est dans l'individu ( pour citer Jünger ) -- mais PAS dans le libéralisme.