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HippopotameLe 30/07/2010 à 15:41
Yoshi Noir (./18867) :
Les États-Unis ont été attaqués sur leur territoire et veulent mettre la main sur la muse inspiratrice des terroristes.

Ça nous concerne donc autant que les attentats à Moscou qui ont lancé la guerre de Tchétchénie.
La France aide les USA par pure solidarité,

Oui c'est exactement ça.
Mais ce que tu exprimes avec le terme laudatif de "solidarité", on doit l'exprimer de façon plus neutre : nous payons le prix du sang dans un conflit inutile et qui ne nous concerne pas, afin de démontrer notre allégeance.

Cette contribution militaire française (et celles d'autres pays) n'est même pas du mercenariat, car nous n'avons aucune contrepartie à attendre, elle est de l'ordre du tribut.
et parce qu'accessoirement on est des alliés des USA.

C'est cette alliance qu'il nous faut discuter.

Il faut en discuter la nature. C'est moins une alliance (relation symétrique où chacun trouve un intérêt) qu'une relation de vassalité (nous aidons les USA, qui ne nous aident pas).

Il faut en discuter la pertinence. La stratégie de soumission des européens découle d'une perception erronée de l"hyperpuissance" américaine, destinée à dominer le XXIème siècle (un peu comme on pouvait croire en 1899 que la Grande Bretagne serait la superpuissance du XXième siècle).

Il faut en discuter les échappatoires. Une indépendance correcte mais virile, à la de Gaulle qui nous extrait de la tutelle de l'OTAN, semble la solution la plus intéressante.
Et les soldats français forment l'armée afghane afin qu'elle puisse prendre le relais quand on se barrera d'Afghanistan.

Bon ça c'est du bullshit.

Les russes en Afghanistan avaient aussi "leur" armée afghane, les américains au Vietnam avait "leur" armée vietnamienne, au final ce n'est qu'un détail qui ne joue pas sur l'issue du conflit.

L'afghanisation du conflit c'est une tentative de conjurer les difficultés militaires, mais il faut plutôt voir ça comme un aveu d'échec que comme une véritable inflexion du conflit.
Mais au moins, on essaie de prôner quelques valeurs humaines.

Ce que tu appelles "valeurs humaines", d'une façon à nouveau peu éclairante, c'est peut-être l'aspect le plus effrayant de ce conflit : la prétention de faire la guerre pour des raisons anthropologiques. Si on entre dans ce mode de pensée, au aboutit au summum de la guerre irrationnelle, de l'incommunicabilité et de la déshumanisation de l'adversaire.

Non, bien sûr que non, on n'a pas à faire la guerre à un pays pour que les nanas y changent de vêtement.
Parce qu'il existe un système moral qui approuve de tuer brutalement 3.000 innocents ?

Voilà, maintenant retourne trois fois cette phrase dans ta tête et réfléchit bien aux victimes de guerre et à la prétention de défendre des "valeurs humaines".
Parce qu'à te lire, on dirait que tu es prêt à laisser les afghans dans leur merde,

Leur merde, ce sont les armées d'occupation. Ils sortiront de la merde quand elles partiront.
quitte à ce que les Taliban reviennent au pouvoir

Les talibans représentent effectivement une faction importante du paysage politique afghan et leur participation au pouvoir est légitime.

De toute façon, la politique afghane appartient aux afghans et à nul autre.
et commettent des exactions pires qu'avant la guerre pour punir les « traîtres », limite si tu ne _souhaites_ pas leur retour.

Bon là on entre dans la politique réelle et non dans les positions de principe.

Déjà il est peu probable que les Talibans (qui ne sont pas des êtres irrationnels venus d'une autre planète) souhaitent renouveler l'expérience d'isolement international de la décennie 1990. De toute façon les conditions ont beaucoup changé depuis.

Les talibans devront revenir au pouvoir, oui. Tout l'enjeu est dans les modalités. La politique à mener, c'est de négocier le départ des troupes occupantes, en échange de la participation des talibans à un pouvoir qui garde une dose de pluralisme. Mais ces négociations sont urgentes. Elles seront d'autant plus difficiles que l'armée d'occupation perd sa position de force.

De ce point de vue l'affaire wikileaks peut être un choc salutaire, un événement qui ouvre des opportunités politiques. On voit déjà les gouvernants américains tâter le terrain.
les maigres efforts que les soldats de l'ONU ont fait réduits à néant.

La force internationale (appelons la américaine, pas besoin de faire de périphrases) a montré son incapacité à fabriquer de l'État, ce qui est tout l'enjeu des conflits actuels. C'est aux afghans de le faire.
La moindre des choses quand on fait une guerre maintenant, c'est de laisser un pays dans un moins mauvais état qu'avant les combats. Alors certes, la guerre saimal saisale, mais une fois de plus, on ne peut pas laisser impunis des meurtres aveugles

Il n'appartient pas au criminel, la force occupante, de réparer son propre crime.