433Fermer435
NilLe 14/09/2011 à 09:46
Bah c'est pas difficile : il manque des places en crèche, et les "toutes petites sections" (à partir de 2 ans, à condition que l'enfant soit propre) sont en train de fermer les unes après les autres.

L'obligation de scolarité ne veut pas dire que tu es obligé de mettre ton enfant à l'école ; tu peux très bien faire ça chez toi, ou dans une structure agréée. Ca veut simplement dire que si les parents font une demande de place en établissement scolaire, ça ne peut pas leur être refusé. Et oui, il y a des situations où il n'est pas possible de garder ses enfants à la maison toute la journée pendant la semaine. On a fait le choix (et c'est très bien) de l'égalité des chances pour les deux genres, ça veut dire que les deux parents ont le droit de travailler. Cela dit, tu peux très bien laisser ta femme aller au boulot et rester à la maison t'occuper de tes enfants toute la journée, le jour où tu en auras, tu verras, c'est très enrichissant de passer sa journée à faire des travaux domestiques, et à être refermé sur toi même oui (parce que la crèche ou l'école, ça ne signifie pas "abandonner son enfant", au cas où pal0uf ne sache pas... ça veut dire lui faire découvrir qu'il n'y a pas qu'une autorité, qu'un seul mode de fonctionnement ; ça veut dire qu'il y a des enfants différents, qui ont des contextes de vie différents, avec des régimes alimentaires différents, etc. - et la crèche n'est pas une usine, bien que notre cher gouvernement actuel ait eu le génie de décréter qu'on pouvait accueillir plus d'enfants avec moins de moyens).
Ah, et, il y a des situations où, effectivement, les parents ont besoin de se décharger (parce qu'avoir des enfants oui, c'est beau, oui, c'est un sacerdoce, oui, tout ça ; mais pourquoi nier que c'est une charge de travail non négligeable ?) de leurs enfants pendant la journée. Parents isolés, agriculteurs, parents malades, pas de possibilité de compter sur les grands parents (malades, décédés ou encore actifs...). L'école n'a pas vocation à décharger les parents de leur rôle, mais elle offre (outre sa fonction première qui est d'instruire dans un contexte social donné) de fait la possibilité d'avoir du temps pour s'occuper de soi (si on est malade...) ou de sa famille (en travaillant afin de permettre à celle-ci d'accéder à un certain confort de vie).

J'ai l'impression que certains mélangent deux choses différentes... la démission des parents d'un côté, et le rôle indispensable (au-delà de l'enseignement) qu'ont les écoles et autres lieux d'accueil dans la découverte du fait social. Bien entendu, on peut aussi faire ça dans un contexte familial semi ouvert. Mais - personnellement - je trouve ça beaucoup moins riche.

Ensuite, faut arrêter de parler de ce que vous ne connaissez pas. Si Mélenchon réagit ainsi sur l'obligation de scolarisation jusqu'à 18 ans, c'est parce que la situation actuelle est dramatique (et, là encore, une telle obligation peut très bien se faire dans des contextes spécifiques, comme l'alternance, les parcours professionnels, etc.). Afin de restreindre au plus le nombre de classes (donc d'enseignants, de personnel administratif et technique d'encadrement, de moyens matériels, etc.), il a été donné consigne dans les rectorats d'éjecter du système les collégiens sortant de 3ème, ayant déjà 16 ans, et qui n'auraient pas eu un seul de leurs vœux pour la seconde accepté. Il suffit donc d'avoir eu du retard lors de la rédaction des vœux, ou d'avoir choisi des filières saturées (ça touche essentiellement les filières pros pour l'instant : froid & clim, automobile, secrétariat, cuisine...) pour se retrouver à la porte à 16 ans.
(Oui, vous ne le savez peut-être pas, mais depuis déjà quelques années, les 3èmes font des vœux sur Internet pour être affectés en seconde... il y a trois vœux à faire).

Enfin, faut sortir un peu... l'éducation sexuelle se fait dès le collège, à partir de la 4ème, avec des interventions du planning familial d'une part et une intégration aux programmes d'une autre. Mais il y un problème non négligeable de différence de maturité (physique, psychologique et hormonale) entre les enfants de cet âge, qui ne sont pas prêts à entendre et comprendre les mêmes choses (parce que les enfants ont reçu des éducations différentes et ont, eux mêmes, des sensibilités différentes).