Ce qui est curieux c'est qu'il y a une sorte d'anomalie qui est en train de disparaître. Au fil des élections précédentes, le PCF était de plus en plus dans les choux, jusqu'à devenir franchement marginal électoralement (en 2007 il est carrément passé derrière l'extrême-gauche). Là avec le front de gauche il reprend un peu de vigueur, mais j'avais lu après la présidentielle, et ça semble confirmé maintenant, que le vote front de gauche n'est pas exactement une résurrection de l'ancien vote communiste : il est réparti nationalement de façon beaucoup plus homogène, présent partout et non extrêmement fort par endroits.

Or en principe le scrutin majoritaire uninominal favorise le bipartisme, mais jusqu'à présent le PCF parvenait à tirer son épingle du jeu (c'est ce que je qualifie d'« anomalie ») grâce à son implantation locale qui restait très forte dans pas mal d'endroits : même en 2007 avec son score en fin de chute libre (moins de 5% nationalement aux législatives) il a réussi à garder 15 sièges (certes c'est moins de 3% des sièges, mais bon c'était encore ça). Maintenant il revit un peu nationalement mais il est en train de perdre ses derniers bastions locaux (le redécoupage électoral n'a certainement pas aidé, surtout que globalement les circonscriptions ont été agrandies, mais je ne pense pas que ce soit le seul facteur) : il est au-dessus de 10 % dans un très grand nombre de circonscriptions et il fait plus de 20 et même parfois plus de 30 dans plein de circonscriptions de gauche *mais* il est presque partout derrière le PS. Du coup il va perdre plein de sièges (tout en augmentant très nettement ses scores presque partout).