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NilLe 09/09/2019 à 10:05
Penpen > Soit pour ton message, mais bon, a priori t'es le seul pour qui c'était de l'humour, vu les réponses qui ont suivi dans le topic (et j'ai rajouté le smiley dans la citation, désolé) ; du coup un post d'humour au milieu de posts sérieux (même si sous forme de boutades, le fond était visiblement sincère), comme le dit Uther, ça fait fait quand-même bizarre...

Sinon, pour Flanker (je vais répondre petit à petit sinon je ne vais pas m'en sortir ^^
flanker (./5987) :
Vers quelle date a lieu ce mouvement, par curiosité ?
En fait, la grande bascule se fait avec l'arrivée 5e république et la fusion de l'école primaire et de l'école secondaire. Jusque là, l'école primaire est une école qui se suffit à elle-même, c'est l'école gratuite pour tous, qui permet ensuite d'entrer dans la vie active pour une très grande partie des français. L'école secondaire est une école à destination des milieux plus favorisés (elle a longtemps été une école d'état mais payante, là où l'école primaire était financée par les commune [l'État prend en charge la rémunération des enseignants un peu après la loi Ferry]).
Du coup, l'école primaire est l'école qui permet d'entrer dans la vie active et qui apporte le socle essentiel des enseignements jusqu'au certificat d'études.
Après la loi de 1959, le primaire devient un socle commun qui prépare au secondaire. L'instituteur n'a plus du tout le même rôle. En parallèle, on va recruter (très) massivement pendant toutes les années 60 ; c'est à cette période qu'on commence à avoir une forte féminisation du métier d'instituteur qui va aller croissant (c'est aussi à partir de cette période qu'on commence à avoir les premiers retours négatifs d'enseignants concernant leurs conditions de travail, cf. cet article). Il y avait des écoles normales de filles dès le début du XIXe siècle (mais en nombre bien moins que les écoles normales de garçons : en 1838, il y a une école normale de filles en France alors qu'il y en avait déjà 56 pour les garçons en 1833), mais elles étaient minoritaires (et les institutrices enseignent essentiellement dans les écoles primaires de filles, vu qu'il y avait non-mixité sauf pour dans les toutes petites communes [avec des différences notables au niveau de la loi par rapport à la scolarisation des filles en gros jusqu'à Jules Ferry ; dans la pratique il faudra attendre la fin des années 1920 pour que la loi soit appliquée]).

D'autres éléments expliquent l'évolution du statut de l'instituteur, la grande majorité liés à la réforme de 59 (en particulier le fait que la structuration des établissements va favoriser la disparition des classes uniques et les réseaux d'enseignants ; l'instituteur ne va plus être "seul maître à bord" et perdra de fait son aura. Toutes les lois qui suivront (jusqu'à la loi Haby du collège unique) vont affaiblir l'importance du primaire par rapport au collège ; par la suite et par ricochet, avec la politique de mener 100% d'une génération au bac, c'est la sacralisation du collège qui va diminuer à partir de la fin des années 70 avec l'inutilité factuelle du Brevet des collèges (puis celle du lycée avec le fait que le Baccalauréat soit, là aussi, une étape nécessaire mais qui ne serve à rien pour la vie active pour une très grande majorité des filières). Quelques points sur les évolutions de l'enseignement en France : https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2005-4-page-31.htm