ZerosquareLe 23/04/2015 à 05:43
Moi je crayonne Nhut : intervenir dans un conflit qui ne nous concerne pas, c'est risquer beaucoup d'emmerdes pour peu de gain, donc le "calcul" est vite fait.
Certains diront que c'est une vision froide et lâche, mais c'est simplement naturel : hors cas particulier (une mère vis-à-vis de son enfant), en cas de danger, l'instinct de survie incite à se protéger soi-même avant de protéger autrui. Et l'homme reste fondamentalement un animal, quoi qu'on en dise : la soit-disant supériorité morale de l'être humain s'efface relativement facilement.
Évidemment, le seuil est différent suivant les personnes : si on est grand et baraqué, ça aide. Y'a aussi des gens qui cherchent naturellement le risque et/ou qui ont un caractère protecteur plus élevé que la moyenne. Mais l'être humain moyen ne va pas intervenir s'il n'est pas concerné, tout simplement parce que c'est contreproductif. Et traiter ces gens de lâches ne change rien.
Vous me direz "mais quand il y a 60 personnes face à une ou deux, le risque est très faible, alors pourquoi personne ne bouge ?". Je vois deux raisons à ça :
- le risque est plus faible, mais il n'est pas nul. Même s'il y a 10 mecs pour en arrêter un seul, personne n'a envie d'être celui qui se prendra un coup de couteau avant que le le type soit maîtrisé.
- pour qu'un tel système marche, il faudrait une communication (discrète) entre les individus qui vont agir, pour être certain qu'on va pas se retrouver tout seul. Or ce moyen n'existe pas, et le comportement naturel des foules est précisément inverse : plus il y a de gens, moins les gens se sentent impliqués, donc plus la probabilité que personne n'agisse est grande. C'est un phénomène connu.