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NilLe 01/01/2020 à 16:47
Uther (./6426) :
J'ai juste renoncé a répondre la dessus car visiblement tu as une vision du féminisme qui ne correspond en rien au féminisme que je peux constater partout ailleurs que sur Twitter et des autre lieu de résonance de l'internet complètement déconnecté de la réalité.
J'allais aussi parler de Twitter.
0², quels sont tes "médias traditionnels" ? (dans la mesure où je crois que tu fais partie des nombreux yNautes qui, ici, ne regardent plus la télé ?).

Sinon, sans aller jusqu'à employer les termes d'Uther pour qualifier la relation de couple lorsque l'un des deux est au foyer, je peux dire que tant que tout se passe bien, alors aucun souci, parce que la question de l'argent n'est pas problématique, donc qu'on peut faire "comme si".
Le jour où il y a un souci, de quelque nature que ce soit (ça peut aller du décès, qu'il soit accidentel ou non, à des problèmes de couple), la question se pose réellement, parfois même en ces termes (des "c'est moi qui rapporte l'argent alors tu fais ce que je te dis", je l'ai déjà entendu de la part d'hommes, mais surtout j'ai entendu la façon dont certaines femmes pouvaient le vivre : avoir l'impression qu'elles "doivent" quelque chose à leur mari parce que c'est lui qui travaille en journée*). Lorsqu'une séparation survient, tout est compté (parfois même des choses improbables), et il y a à ce moment-là verbalisation de contentieux qui sont restés tus pendant des années, voire des décennies. Le droit civil dit matrimonial permet, en partie et de façon très imparfaite (dans les deux sens, pour le coup, avec de forts biais en fonction des époques et des JAF) de corriger quelques uns de ces déséquilibres lors des jugements de divorce.


*J'en profite aussi pour parler d'un autre problème récurrent mais souvent invisibilité des couples dont un travaille et l'autre est au foyer (que ce soit pour s'occuper de la maison ou pour travailler depuis le domicile, d'ailleurs) : celui ou celle qui reste au domicile passe sa journée à travailler. Celui ou celle qui travaille à l'extérieur aussi. Mais lorsque celui ou celle de l'extérieur rentre, il y a une forme de légitimité tacite à vouloir profiter d'un temps de repos après la journée, ou à jouer avec les enfants dans un moment de détente.
Ce temps de repos n'est que rarement permis à celui ou celle qui reste à la maison (et ce d'autant plus lorsque les enfants sont petits et gardés à domicile) ; le soir, les tâches domestiques s'enchaînent comme elles se sont enchaînées dans la journée. Et il n'y aucun moyen de quantifier et de valoriser ces tâches aux yeux de la société/du conjoint (y compris en cas de séparation) car il n'y a, derrière, aucune mesure valorisable, puisque la seule mesure valorisable et valorisée socialement est d'une part l'argent et, d'autre part, le temps passé au travail (socialement, plus on travaille pour son employeur, plus on est méritant ; il suffit de voir d'ailleurs en périodes de revendications syndicales comment est utilisé le temps de travail pour l'employeur pour valoriser ou dévaloriser telle ou telle catégorie professionnelle).
(Mention spéciale au passage à quelques hommes que j'ai même entendu dire, parlant à une femme au foyer qui avait des engagements associatifs bénévoles, qu'elle devrait avoir honte de faire du bénévolat [en l'occurrence du secrétariat pour une paroisse] car ça prenait l'emploi [rémunérable] de quelqu'un d'autre ; mais on s'éloigne un peu du sujet, sans vraiment en être non plus très loin)