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veryLe 07/07/2015 à 00:39
flan > Pour faire bref, je dirais que tu défends une position morale qui se tient, mais qui a de moins en moins de prise dans le monde actuel, tant par ses évolutions techniques que commerciales et capitalistes.
Beaucoup de boulots, à vrai dire une écrasante majorité, sont chiants, inutiles, voire contre-productifs pour la société (à l'aune d'une certaine mesure du bien que l'on pourrait discuter, mais je pense qu'on tomberait plutôt d'accord).
Aujourd'hui, bien des gens au chômage, même sans enfants, apportent plus à la société que bien de nos députés et sénateurs, traitres à leur nation, qui ne "méritent" en aucun cas leur revenu.


Je déteste l'expression gauchiasse droit à, mais il y a quand même quelques fondements pas trop faux dans l'approche "partagiste" : en tant que collectivité humaine, on hérite collectivement de nos aïeux :
-Un pays, une terre, un patrimoine.
-des acquis techniques, scientifiques, culturels, agricoles, etc, qui nous permettent entre-autre de posséder un certain niveau de confort matériel.

Au fond, l'essentiel de notre richesse d'aujourd'hui vient du travail de nos aïeux pendant des siècles... de ce point de vu, une appropriation privée* est une usurpation et chacun est en droit de revendiquer une part d'héritage.

*: de ce que l'on pourrait définir comme des biens communs. A mon sens la terre agricole devrait l'être, par exemple, excepté les petites exploitations familiales (vignes, verger, etc. ). On est censé vivre dans une société libre et riche, mais en France seule une minorité de gens deviennent propriétaires de leur logement, après une vie d'endettement. C'est un renversement extraordinaire, car dans bien des sociétés premières, chaque adulte(/chef de famille) a naturellement sa maison/hutte sur un bout de terre du village, et s'il faut construire de nouvelles tout le monde file un coup de main au nouveau coule adulte. [au prix d'une dette symbolique, évidemment, puisque ensuite on renvoie la politesse etc. ]

Dans mon exemple, en quoi le jeune couple a "mérité" que le village lui construise sa hutte ? en rien.... si ce n'est de ses futures actions envers la collectivité. Ce qui soulève un autre problème : la récompense au "mérite" sonnant et trébuchant est une récompense à la vieillesse. Or la récompense à la vieillesse favorise des héritages financiers très très inégaux -- et il me semble que ça ne te branches pas trop, ça.

Au fond, avec un revenu de base inconditionnel, ceux qui choisiront de ne pas travailler pourraient contribuer à la société bien davantage par leur activité sociale et culturelle que ceux avec un boulot à la con, genre colleur de pancarte publicitaire, vendeurs de temps de cerveau (tv), corrupteurs de la démocratie (lobbyistes), empoisonneurs (vendeurs de médiator !) j'en passe et des meilleurs, etc.

Enfin, de mon expérience, je parierai que les gens qui en profiteraient pour n'avoir aucune activité collective (rémunérée ou non) seraient extrêmement peu nombreux : les gens s'emmerdent très vite, et, quoi qu'ils en disent, sont majoritairement très sociaux.