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Yoshi NoirLe 11/11/2021 à 00:02
*grunt*

[...]je vais parler plus en détail de ma dernière expérience en tant qu'analyste d'exploitation en Centre-Val-de-Loire ou comment « bien définir ses besoins, c'est utile pour tout le monde ». (1/21)

J'avais rejoint l'année dernière un éditeur de logiciels spécialisé dans le calcul des cotisations sociales, principalement à destination des experts-comptables. Tout était nouveau pour moi : le lieu, l'environnement, le domaine (2/21)

Les produits existants fonctionnaient de manière très artisanale, en gros des usines à gaz en .NET avec des bases de données clients gérées manuellement sous Excel et des scripts Powershell lancés par des techniciens hotline pour ajouter des clients. Ouais. (3/21)

Sans parler du produit legacy qui était hors d'âge mais qui générait toujours des revenus confortables et d'autres produits liés mais qui utlisaient des technos radicalement différentes. (4/21)

J'ai été donc embauché chez cet éditeur dans le cadre de la mise en place d'une nouvelle architecture basée sur Azure, pour que les produits deviennent des applis Web codées from scratch. (5/21)

On m'avait vendu le fait de mettre en place un ordonnanceur qui s'occuperait de l'exploitation informatique. Ayant mis en place un PoC chez un précédent client, je me disais que c'était l'occasion de pouvoir rendre mon travail visible. (6/21)

On me vend aussi le fait que ça fait un an et demi que le projet existe. J'avais assumé qu'il y avait moult choses en place et que je n'avais plus qu'à m'occuper de la partie MCO. Oups. (7/21)

La réalité : les développeurs n'avaient produit aucun livrable, le projet était à son balbutiement, et l'architecte système jonglait avec les différents abonnements Azure, au point où il était impossible de comprendre à quel abonnement correspondait quel environnement. (8/21)

Pire encore : le team leader des développeurs pensait qu'un ordonnanceur type BMC Control-M pouvait faire le beurre, le café et le ménage et que ça pouvait gérer n'importe quelle techno qu'on lui donnait à manger. Oui, mais non. (9/21)

Pire encore encore : je suis bombardé en plein milieu du projet alors que je connais à peine l'architecture, que je ne connais pas encore bien le fonctionnement technique des produits de l'éditeur, le jargon qu'il emploie... (10/21)

...et que je ne sais même pas qui doivent être mes interlocuteurs directs car mon manager et la RH étaient partis en congés deux jours après mon embauche, histoire de rendre fun mon intégration au sein de la société. (11/21)

Ajoutons à ça un expert technique qui se vante de rester jusqu'à pas d'heure pour faire de la veille technologique à ses frais et copain comme cochon avec mon manager qui voit en lui l'employé-modèle puisqu'il ne compte pas ses heures. (12/21)

En 3 mois et par moi-même, je devais donc faire tout ça, isolé car en plein deuxième confinement et avec l'architecte système constamment indisponible : (13/21)
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Et pour couronner le tout, je devais intégrer un truc codé avec Talend inachevé pour un processus de migration de données, parce que l'éditeur n'avait budgeté que 12 semaines de développement par un tiers. (14/21)

Et tous mes collègues de l'infrastructure me disaient que puisque j'étais « ANALYSTE », je devais penser à TOUT, y compris faire un peu le taf des développeurs.
Autant dire la recette parfaite pour un projet désastreux de A à Z. (15/21)

Voyant que je n'étais pas le messie attendu, que je m'étais plaint à mon manager qu'il ne m'avait pas accordé la veille de Noël pour voir mes parents mais que non, c'est pas possible, y'a pas de trace écrite, je me fais virer en janvier 2021 en plein burn-out mental. (16/21)

Burn-out mental que la RH a refusé de voir parce que sinon ça pourrissait un peu les résultats du sondage Great Place to Work. (17/21)

De temps à autre, je regarde les offres d'emploi de cette boîte. Plein d'annonces qui tutoient, les postes côté infrastructure qui se multiplient, mais non pourvus depuis mon licenciement. M'est avis que ça a démissionné en masse. (18/21)

Mais à l'heure actuelle, ces offres ont disparu de l'APEC, faute de continuer à payer la publication des offres. Sur le site de l'éditeur, toujours les mêmes solutions dépassées techniquement proposées aux clients. (19/21)

Bref, un projet mal branlé, un responsable informatique qui m'a fait perdre mon temps et mon argent pour un projet basé sur les croyances personnelles d'une DSI et qui semble être mort dans l'œuf. Un gâchis sur toute la ligne. (20/21).

Ce que je pense de l'éditeur ? Des Énergumènes Indécis et Capricieux. (21/21)