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BrunniLe 22/07/2023 à 05:31
Ça a l'air d'être un peu la même chose que le Japon avec un petit retard. Mais fondamentalement j'ai l'impression qu'il y a plein de petites différences dans ces cultures avec les nôtres ;

C'est vrai que c'est valorisé de bosser beaucoup, d'être occupé. En général, on aime découper le boulot au maximum pour qu'il soit le plus simple et "satisfaisant" possible, ce qui, pour eux, signifie que tu puisses en faire beaucoup sans épuiser beaucoup d'énergie, et atteindre la maîtrise à travers la répétition. Un truc qui me frappe pas mal c'est comme c'est valorisé de pouvoir "déconnecter son cerveau" quand on fait les choses ici. Même dans les interactions sociales. Il semble que c'est considéré comme un niveau de maîtrise enviable, de pouvoir faire un boulot sur le bout de ses doigts au point où il n'y a pas vraiment à réfléchir. Pour moi, qui ai au contraire tendance à trop réfléchir et à avoir besoin de nouvelles stimulations, c'est déroutant (et c'est pas du tout récompensé).

Les gens de visite ne s'en rendent pas trop compte, car les Japs sentent arriver les touristes, et généralement sortent de veille avant, mais si t'es "normal" et ne déclenches pas leurs alertes, tu vois que la plupart des gens fonctionnent au travail en ce qu'on appellerait en Europe "en mode zombie". Ils ont souvent des réactions désagréables dès que ça sort du script ; c'est pas volontaire, mais c'est un peu comme si on te réveillait la nuit, tu serais un peu grognon initialement. Et justement quand tu traites avec l'administration, tu vois que beaucoup d'employés NE VEULENT PAS sortir de veille, inconsciemment ils utilisent leurs outils pour y rester. Outre le fait de visiblement te faire comprendre qu'ils t'en veulent, le truc passif-agressif qu'ils aiment faire dans ce cas, c'est te transférer à quelqu'un d'autre ; ça te fait perdre du temps, tu dois tout réexpliquer, et la personne peut revenir dans son confort initial, dans sa minuscule routine où elle se sent super-compétente (comme un robot quoi, mais eux justement ne voient pas ça comme mauvais au contraire).

Et donc ouais, pour une grosse partie de la population c'est pas un problème de faire de longues heures ; c'est découpé d'une façon où ça leur coûte peu d'énergie, et ils se sentent apporter une énorme contribution à leur niveau (ce qui en termes bruts, est le cas). Et en réalité, tu peux te sentir comme un "walking corpse" avec bien moins de 16 heures par jour ; c'est plutôt la nature du travail, et si elle est adaptée à toi, qui fait (AMHA).