Si elle peut séduire tant de personnes, y compris dans notre univers démocratique et au point de lui sacrifier leurs vies, il est urgent d'identifier les ressorts de son pouvoir d'attraction et, donc aussi, sa cohérence.
Je pense qu'il y a un vrai travail à faire là-dessus. Ca m'a sauté aux yeux (aux oreilles, à l'esprit) à deux reprises :
- La première, c'était en écoutant David Thomson. Présenté comme le journaliste ayant côtoyé au plus près l'EI sur le terrain, il en parle avec une jubilation et une fascination assez surprenante (c'est flagrant lorsqu'on écoute sa voix, un peu moins lorsqu'on le voit parler). On dirait parfois un ado complètement accro à ce qu'il a pu voir.
- La seconde, c'est en lisant l'article que tu avais posté, de The Atlantic, face à ma propre fascination. Comment cette mythologie arrive à me saisir, à me toucher, alors que je suis moi-même loin de toute culture de l'Islam et pacifiste dans l'âme ? Qu'est-ce que ça cherche à nourrir de moi qui n'est pas rassasié, quels sont les parallèles avec les légendes (et leurs représentations) qui peuvent attirer un occidental du XXIe siècle ? Ça doit probablement combler un manque au niveau des idéaux ; ça évoque en tout cas d'épiques batailles qu'on retrouve dans la littérature et les films (j'ai tout de suite pensé à 300, au Seigneur des Anneaux...).