Jusqu'à présent j'ai rien dit (enfin si, juste un jeu de mots pourrave

), mais en tant que fils d'immigré je suis reconnaissant envers mon pays qui a accueilli mes parents et leur a offert une chance. Mes parents ont sué sang et eau pour avoir un travail, une maison à eux, une situation. Je remercie donc la politique d'accueil de la Belgique des années 60.
Sachant cela, ce que je vais dire maintenant risque de me faire passer pour un gros connard.
Je devrais être solidaire de ces migrants, je le sais mais je n'y arrive tout simplement pas. Mes parents fuyaient une guerre, eux aussi. Mes parents sont arrivés avec leur chemise et leurs mains, eux aussi. Situation similaire mais pourquoi alors ne suis-je pas pour une politique d'accueil massive? Je sais pas trop.
Début de réponse:
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/16/boat-people-pourquoi-2015-n-est-pas-1979_4634696_3232.htmlLe contexte économique du pays d'accueil n'est pas le même, les Asiatiques dans les années 60 il devait pas y en avoir des masses dans le pays. Mes parents sont arrivés en avion dans la légalité la plus totale, mes parents ont tout de suite travaillé dur et à force ont fini par payer leur dette à la Belgique. Aujourd'hui c'est la méfiance qui règne: comment ces migrants clandestins vont-ils trouver du travail alors même que les locaux ont du mal, et du coup comment vont-ils à terme devenir "rentables" pour le pays? Oui le mot "rentable" est inhumain, mais il n'y a rien à faire: un pays ça fonctionne avec de l'argent et tandis qu'il y a des individus qui en rapportent, d'autres en coûtent.
Dans les années 60 on avait peur du communisme, ceux qui le fuyaient étaient des héros. Dans les années 2000 on a peur des terroristes, ceux qui arrivent pourraient très bien en être ou le devenir.
Dans les années 60 on savait pas grand chose des Asiatiques. Dans les années 2000 on a déjà des tas de préjugés sur les gens du Moyen-Orient.
J'ai aussi tendance à remarquer qu'à quelques exceptions près, les Asiatiques se dispersent dans tout le pays et finissent par se diluer dans la population locale au lieu de rester en un bloc indissoluble. En plus la culture asiatique est plus proche de celle de l'Occident que celle du Moyen-Orient ne l'est, il y a donc beaucoup moins de tensions culturelles.
Après avoir rédigé ce pavé, j'ai un peu réfléchi. Je peux comprendre la douleur de ceux qui doivent partir en abandonnant tout en espérant trouver aussi bien sinon mieux ailleurs, mais je n'arrive pas encore à penser qu'on doive ouvrir les robinets à fond pour laisser entrer tout le monde.