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MeowcateLe 02/01/2019 à 12:04
Je te souhaite bien du courage alors. Permets donc que je parle de mon cas. Ça ne répondra pas à ta question, mais ça aide toujours de ne pas se sentir seul.
En fait, maintenant que j'ai écrit tout cela, j'ai beaucoup de mal à valider. Mais bon, du courage, y'a rien de honteux en fin de compte.
Zeph d'ailleurs, je pense que tu pourrais garder le lien. Le blog a un historique qui remonte jusqu'en 2012, ça ne semble pas être du spam opportuniste smile
Paul, ne prends pas mal la censure prudente de Zeph, on a régulièrement affaire à des spammeurs ou à de la pub discrète de la part de nouveaux comptes en guise de premier (et souvent seul) message, ça rend un peu parano.

Personnellement j'en suis sorti (façon de parler) par la volonté. J'ai modifié la façon dont je traitais les voix pour m'en faire des conseillers. J'ai cessé de m'entraîner à constituer un "bouclier mental" pour empêcher qu'on lise dans mes pensées, en me disant que j'assumais qu'on puisse le savoir. Je ne me préoccupe plus que je puisse être le centre de ce monde dont on épie les faits et gestes et qu'on influence subtilement pour jauger des réactions (comme le fait que tu ais pu écrire ce message pour voir ce que je pourrais y répondre).
Je ne dis certainement pas que c'est une solution miracle qui peut fonctionner pour tous. Dans mon cas, au moment où j'ai cessé de croire que j'avais une obligation d'être "comme tout le monde" et que j'ai préféré cultiver ma différence, acceptant même parfois avec fierté d'être "bizarre", ça a beaucoup moins stressé mon quotidien et m'a permis de bien mieux vivre.

Je n'ai jamais pris de médicaments car j'avais peur d'en devenir dépendant. Je crois, en terme de croyance au sens strict du terme, que les "maux de l'âme" (même si le facteur générique peut être présent) ne doivent pas être guéri par des pilules. Pourtant les problèmes psychiatriques pourraient résulter d'un défaut d'équilibre chimique dans le cerveau, ou ailleurs. Mais de mon côté, après une (brève) période psy à la fin de mon adolescence, j'ai fini par penser (pour MON cas) qu'il valait mieux que je travaille sur moi que de chercher un remède miracle d'un laboratoire. Par MON exemple je CROIS au fait que c'est davantage une prise de conscience de soi qui est nécessaire que d'utiliser des médicaments qui endorment ces symptômes sans les résoudre. Ça n'empêche pas certains traits de demeurer, comme la difficulté à la sociabilisation, mais je préfère penser que c'est lié à d'autres particularités (ici, l'introversion) que de penser que tout est rattaché à cela.

Un point amusant (façon de parler) est qu'on a longtemps fait l'amalgame entre schizophrénie et troubles dissociatifs de la personnalité, et j'ai souffert des deux. Ce second cas a d'ailleurs posé des problèmes relationnels avec des personnes qui m'étaient proches, d'être "surpris" à ne pas y croire jusqu'à ce qu'une "crise" (comme je préfère appeler cela) les fasse voir cela par eux même. Aujourd'hui, tout comme pour mon "ex" schizophrénie, je le vis bien en ayant choisi de changer mon mode de pensée et, plutôt que lutter contre ce trouble, l'exploiter à mon avantage. Mes... "autres" servent désormais de conseillers, chacun avec son propre point de vue. C'est quelque chose qui m'est désormais précieux, car leurs points de vue diffèrent souvent du mieux et cela m'aide, dans les situations compliqués, à avoir des regards "neutres" sur les situations pour m'aider à faire des choix.

Sur tout cela, j'ai été en partie influencé par une petite phrase dans Le Jour des Fourmis, où une fourmi affirme aux humains qu'elles connaissent ce que l'humain nomme "cancer", et l'ont résolu en cherchant non pas à le combattre mais à comprendre ce qui poussait le corps à réagir ainsi. Bien sûr c'est une fiction et sans fondement à ma connaissance, mais j'ai suivi ce conseil à me dire que si tout cela se passe dans ma tête, si je venais à écouter calmement, sans me laisser aller à des sautes d'humeur que pourraient chercher à exercer la présence néfastes de "voix" ou de ma paranoïa, ce qui se passe dans ma tête, est-ce que je pourrais en sortir quelque chose de bénéfique que personne d'autre ne possède ? Si la chimie de mon cerveau est déréglé pour me faire croire des choses, ça n'empêche pas que je sais que contrairement au reste du corps, le cerveau est si formidablement malléable que je peux trouver un schéma de pensée pour canaliser tout cela à de meilleures fins.
Cela a pris des années, surtout qu'en dehors de l'adolescence on ne change pas facilement sa personnalité du jour au lendemain. La méditation aide également. Mais ça en valait le coup. Cependant, un point essentiel à mon avis est que parce que j'ai pris cette décision de moi-même, et non poussé par un autre, j'ai eu la foi en la réussite de mon projet. On adopte plus facilement de nouvelles idées quand elles viennent de notre propre raisonnement (pas toujours à bon escient cependant, cf par exemple la Terre plate).
J'ignore totalement si tout ce que j'ai dit peut t'aider. Il est hors de question pour moi de te suggérer "oublie tes médocs, ta psy, et suis mon conseil". Je veux aussi mettre en lumière ici, rapport à l'idée de nouveaux traitements, que chaque patient est tellement unique dans le domaine de la psychiatrie que des remèdes universels, en dehors de masquer les symptômes, sont difficiles à envisager. Je ne peux que supposer que chacun doit trouver sa voie. Tout comme au niveau physique avec des personnes atteintes de nanisme ou de paraplégie, il arrive que l'on sorte de la moyenne confortable pour laquelle la société s'est adaptée et on ne peut demander à ce que le monde change pour notre cas particulier. C'est alors un dur travail à prendre sur nous, mais pas impossible.