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damnvoidLe 08/11/2007 à 18:50
N. O. - Vous ne portez pas non plus François Bayrou dans votre coeur !
S. Veil. - Ah ça... Je l'ai bien connu, puisqu'il a été mon directeur de campagne pour les élections européennes de 1989. Intrigant, opportuniste, il n'a pas changé. En fait, il souhaitait que je fasse le plus mauvais score possible pour que je ne lui fasse pas d'ombre. On m'avait prévenue qu'il me trahirait. Et c'était vrai. Il a lui-même choisi la photo la plus moche possible pour les affiches électorales ! Déjà, il était convaincu qu'il était touché par le doigt de Dieu et qu'il était évidemment prédestiné à devenir un jour président de la République. C'est un traître, sûrement, mais aussi un illuminé.


N. O. - Nicolas Sarkozy, c'est tout autre chose... S. Veil. - Oh oui ! Et puis il est si drôle, et si gentil ! Sans parler de sa compétence, de sa capacité de travail. Cela m'a tout de suite frappée quand je l'ai rencontré la première fois. Il était un tout jeune ministre du Budget, et moi, j'étais ministre de la Santé. Il connaissait tous les chiffres mieux que tout le monde. Il me bluffait. C'était impressionnant. Et puis, au cours des réunions de ministres à Matignon, on avait nos têtes de Turc. Il me balançait de petits coups de pied sous la table. Et on se détendait comme ça, face à la gravité de Balladur.