The_CUrELe 10/01/2021 à 03:20
Le 3 a été écrit sur insistance de sa femme et son éditeur il ne savait pas quoi en faire et moralité il invente un truc assez débile avec Gosseyn-2 et un duplicata de conscience mais-oui-mais-non.
Les deux premiers encore ça va à peu près si tu admets qu'il y a un laps non-défini entre les deux, le troisième tombe de nulle part.
C'est dans une de ses nouvelles que Phillip K. Dick parle des auteurs de SF de son époque, Poul Anderson et Van Vogt entre autres (définis comme des prescients dans un monde futuriste -avec des résultats assez catastrophiques à terme sinon c'est pas du Dick). Et Van Vogt y dit lors d'une convention d'auteurs de SF "le truc c'est que je suis une histoire jusqu'à ce que je trouve une autre idée pour enchaîner quand je suis à court" lorsqu'on lui demande comment il fait et pourquoi certains fils sont abandonnés en cours de route ou si abruptement résolus.
À quel point c'est vrai, à quel point Dick se moque, j'en sais rien, mais ça décrit assez bien ce sentiment permanent qu'il s'attarde sur rien pour remplir des pages puis abrège ce qui toi t'intéresserait.
Y a pas que Van Vogt et Asimov, Zelazny est obsédé par l'idée qu'un personnage (souvent le narrateur-protagoniste) a toutes les qualités et a toujours raison même si c'est une pure ordure, et il est supérieur, quasiment divin face à l'univers. Heinlein fait constamment de la propagande dans ses romans (pour ses idées sur l'amour libre mâtiné de harem -Stranger in a Strange Land, pour l'anglais basique de Charles Ogden -Gulf (alors que ce projet, le BE, est à rapprocher de la novlangue dans son entropie linguistique -ce que fait Orwell dans 1984), Orson Scott Card aussi par moments (on sent pointer de la morale mormon derrière ses histoires régulièrement).
C'est pas juste une époque d'écriture parce qu'on le retrouve jusque dans les dernières saisons de Dr. Who ou Star Trek Discovery. La SF est trop souvent vue comme un outil de propagande pour annoncer la société du futur au lieu d'explorer (on peut faire le reproche à Roddenberry -père de Star Trek et Babylon 5, mais à plus d'un titre son utopie est nuancée par l'exploration et le dialogue).
Et souvent par les auteurs eux-mêmes qui utilisent la SF pour dire aux gens comment le monde devrait tourner.