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Yoshi NoirLe 20/09/2011 à 22:53
Bovido (./27074) :
Les opinions publique ? Qu’est-ce que c’est que ces choses ?

Le genre de chose qui font élire des candidats graves grâce à des slogans percutants sans se soucier de certaines conséquences… Genre Marine. Ou Jean-Luc, à un degré bien moindre.
Brunni (./27075) :
Depuis le début j'ai pas compris pourquoi les "bien pensants" utilisaient l'argument que les Européens stigmatisent le peuple Grec entier, et j'ai toujours de la peine à le croire, mais soit. Celui qui est pointé du doigt c'est le gouvernement, et sérieusement, que pourrait faire les Européens rapidement pour éviter d'empirer la situation, sachant que l'argent ne résoudrait pas forcément le problème à cause de la corruption? L'austérité ce n'est pas bien non plus. Oui mais alors quoi? Je me pose vraiment la question et j'ai peut être pas lu les bons journaux mais personne ne m'a apporté une réponse probante à laquelle m'attacher...

Le truc, c'est qu'on a emprunté beaucoup pour faire fonctionner les pays européens, et on se rend compte maintenant que les emprunts ne sont pas illimités, que leurs gouvernants sont incapables de gérer le pays à long terme, que notre génération n'a en général aucune vision à long terme sur leur carrière dû à l'extrême frilosité des RH dont l'obsession du mauvais recrutement est plus important pour leur gueule que pour les entreprises, que les privatisations c'est bien joli mais à long terme c'est de la merde car plus de manne financière, que les niches fiscales c'est bien gentil mais à force de créer des exceptions d'impôts, ça fait un manque à gagner conséquent, et qu'il est l'heure de passer à la caisse.

Ah mais on n'a plus de sous. Ponctionner les classes moyennes ne fonctionne plus, et tous les politiques sont encore engoncés dans le sacro-saint dogme du « ne pas taxer les riches au nom de la création de richesses… ». Il y a des mesures timides, mais c'est clairement insuffisant. Au fait, la taxe de 2 % pour les hôtels, ce sont les hôtels de grand luxe qui en profitent le plus. Auparavant, ils étaient taxés à 14 %.

Vivement qu'on descende à AA+ pour se sortir le doigt du fion (si possible)…
./27078Une sortie de la Grèce de la zone euro, accompagnée d'un défaut sur sa dette et d'une dévaluation de la drachme par rapport à l'euro.

Résultat : un effet domino sur tous les autres pays encore à l'Euro, une monnaie qui s'effondre, des banques qui font faillite, et une dette encore plus insupportable du fait qu'elle est libellée en euros. OK, c'est peut-être bénéfique à long terme, sauf que les investisseurs, eux, ils ont les manettes :
Pour n'avoir pas été surveillée par ses pairs - au contraire -, la Grèce est un cas à part. Après avoir fait défaut, elle n'aura d'ailleurs pas d'intérêt à sortir de l'euro, ce qui entraînerait selon les traités sa sortie de l'UE.

Une réintroduction de la drachme, son ancienne devise nationale, conduirait, selon les économistes de Natixis, à une dévaluation de 55 % face à l'euro, ce qui mettrait aussi en défaut financier tout le secteur privé grec. Une crise "à l'argentine" et un chaos économique et social s'installeraient dans ce pays en attendant qu'il puisse remonter la pente.
Un tel détricotage de la zone euro favoriserait la contagion et l'explosion de la monnaie unique, avec des coûts énormes. Ses partenaires devraient donc garder la Grèce et l'aider à se relever. "Réussir" un défaut grec suppose donc de réorienter les sommes qui avaient été prévues pour gagner du temps vers d'autres investissements.


http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/19/zone-euro-peut-on-encore-eviter-la-catastrophe_1574160_3234.html

Par ailleurs, dans le même rapport de Natixis :
La sortie de la Grèce de l’euro assortie d’une dévaluation de plus de 50% :

 - aurait un effet dramatique à court terme sur l’économie grecque, mais un effet positif à long terme, y compris sur la croissance potentielle ;

- génèrerait pour les autres pays de la zone euro, une perte comparable au coût de l’aide à la Grèce.

[…]

Le vrai sujet est donc ailleurs : si la Grèce sort de l’euro :

 la crise des dettes souveraines de la zone euro s’arrête-t-elle ?  ou au contraire devient-elle bien pire en raison de la contagion (Portugal, Irlande, Italie, Espagne) ? Les investisseurs peuvent en effet se dire que, si le traitement utilisé lorsqu’un pays de la zone euro est en grande difficulté avec ses finances publiques est la sortie de l’euro, pourquoi ne serait-il pas utilisé pour d’autre pays ?
Ce risque catastrophique ne donne pas envie d’essayer de faire sortir la Grèce de l’euro.


Qui a envie d'être l'élément déclencheur d'un cataclysme politique en Europe, qui coûte aussi cher qu'aider la Grèce (20 milliards par an) ? À part Marine, personne.
En revanche une dévaluation de l'€ serait plus intéressante… dommage que l'Allemagne freine des quatre fers (en même temps, elle n'a aucun intérêt à le faire). En même temps, on est d'accord que freiner la croissance pour relancer la croissance relève de la division par zéro et apporte plus de soucis qu'elle n'en résoud…