http://abonnes.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2018/04/10/comment-le-groupe-total-a-aide-le-congo-a-berner-le-fmi_5283316_4862750.htmlOuch.
Résumé pour les non-abos :
On couvre de 2003 à 2008 environ. Le Congo espérait que le FMI le classe suffisamment pauvre pour qu'une grosse partie de sa dette d'état soit annulée. Ça n'empêche pas d'avoir besoin d'argent, surtout avec un tel niveau de corruption.
Total et PNB Paribas s'associe avec le Congo pour négocier des produits pétroliers par le biais d'une société écran pour que le FMI n'en sache rien histoire que l'accord à venir reste valable, d'autant qu'un achat de produits pétroliers avant extraction est interdit.
En gros donc, le Congo a son financement (interdit) pour extraire du pétrole, Total a tout payé sous la table histoire d'avoir la mainmise dessus, et PNB Paribas a accordé un prêt sans qu'il ne pose pas de question. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Arrive alors un troll (Elliott Management) qui se fait une spécialité de racheter des dettes d'état pour trainer ces derniers devant les tribunaux et les obliger à payer, tant qu'il y a du bénéfice dans l'opération. Et comme ils ont acheté de la dette du Congo, ils essaient de presser le citron, mais le pays est trop pauvre pour ça. En creusant, en épluchant, ils découvrent la société-écran et le passage de liquidités secrètes, et boum, chocapic. Alors ça gueule, Elliott veut sa part du gâteau, des accords sont signés en silence pour éviter que toute la belle mécanique n'explose, et tout cela passe relativement inaperçu jusqu'à ce qu'on farfouille dans les Paradise Papers.
Mais au final, si on exclue le côté immoral de l'affaire, tout le monde est content, non ? bon, sauf le peuple congolais qui ne fait pas parti des profiteurs de la corruption et dont les intérêts des ressources de leur pays n'amélioreront pas leur situation, mais on ne peut pas satisfaire tout le monde, ne soyons pas mesquins.