Comme ça risque d'être long en explication, en provenance du FC :
Comment percevrions nous le monde si nous n'avions pas de persistance rétinienne ?
Comme une série d'images saccadées. Un flipbook par exemple. Ou à vitesse très lente, comme une BD. La BD est un bon exemple d'ailleurs, parce que le cerveau interprète le mouvement : plus un dessin est dynamique, plus le cerveau peut imaginer le mouvement d'une case à l'autre.
L'oeil n'a pas d'obturateur, on devrait avoir une perception plus "aiguisée" et donc capable de réactions beaucoup plus rapide ? Y'a pas une démonstration de cet effet dans Spiderman ou Deadpool ?
Persistance crée par le cerveau ou par rémanence photosensible de la rétine ? Délais de transmission par le nerf optique (env. 20m/s-1) ?
Il y a plusieurs choses à distinguer.
Question notre perception visuelle, nous avons une excellente vision centrale, mais très lente (de l'ordre de 2 à 3 images par seconde). Elle nous permet de faire la mise au point et un grand sens du détail.
Notre vision périphérique, elle, a une fréquence beaucoup plus rapide. Si la vision centrale est faite pour le détail, la vision périphérique est faite pour le mouvement. Le cerveau, comme un gros ordinateur, reçoit ainsi une quantité importante d'images floues mais est capable de distinguer le mouvement faute d'avoir le détail (jusqu'à 90 images seconde).
Pour reprendre une explication d'Arthur dans la série Kaamelott, face à un ennemi il vaut mieux l'avoir légèrement en biais en vision (il donne le chiffre de 30 degrés) plutôt que de face. Nous percevons bien mieux le mouvement avec notre vision périphérique et pouvons réagir plus rapidement. Du moins, tant que la perception de ce mouvement ne demande pas non plus le sens du détail (se protéger grossièrement la tête avec les bras demande moins de sens du détail que d'attraper une bille en plein vol).
Ensuite, tout cela représente de l'information brute envoyée à notre cerveau. Selon les besoins, le travail (et la rapidité à assimiler l'information) seront différents, comme par exemple reconnaître une forme, reconnaître un visage, reconnaître des lettres. Notre perception du temps et du monde dépend de notre capacité à gérer ces informations, en fait c'est notre rapport avec la perception du temps qui est ici question.
Ainsi :
https://www.scribd.com/doc/39286543/Jacob-von-Uexkull-Mondes-animaux-et-monde-humain-suivi-de-Theorie-de-la-signification#page=20Ce document date de 1956, je ne sais pas s'il est très à jour, mais si quelqu'un veut rectifier.
La perception temporelle de l'homme serait de 18 signaux par seconde (toujours d'après ce document). 18 coups en une seconde sur la main serait perçu comme un seul coup (en dessous de ça, on perçoit qu'il y a au moins plus d'un coup). Et notre vision, de fait, est influencée sur le même modèle.
Mais dans le traitement de l'information, la vision périphérique peut enregistrer des saccades si elle voyait un film à 18img/sec. C'est là l'intérêt des écrans à fréquence 60Hz, 90Hz, 120Hz : la vision centrale ne verra pas de différence, la vision périphérique en percevra une.
Pour ce qui est de la persistance rétinienne, notre perception de l'image est comme un APN : nous percevons la lumière, rien de plus. Plus une lumière est claire, plus elle est visible. Et quand dans le champ de vision on remplace un élément lumineux par un élément sombre, le clair reste en surimpression un moment. C'est un effet du cerveau : qu'on bouge des yeux, qu'on les ferme, la forme lumineuse restera quelques instants.