Folco (./6354) :
Allez, avoue que tu l'as cherché
Chuteuh
Non mais ça a eu l'air de paraître surprenant même à ma responsable de recherche que je puisse avoir un point de vue critique sur les biais de mon travail (quelles que soient les origines de ces biais). Même si (justement parce qu'il y a des biais) je ne peux pas être exhaustif dans leur liste, ça me paraît hallucinant de ne pas avoir une partie entière sur les limites de ce que je produis (que ce soit pour tempérer ce que je vais éventuellement mettre en valeur, pour permettre à d'autres de réutiliser intelligemment mes données/résultats, pour éviter qu'on n'utilise mon travail aveuglément, pour les chercheurs qui feraient des méta-études, ou même tout simplement par honnêteté scientifique).
(J'ai présenté mon travail l'an dernier à des étudiants, et je me suis retrouvé entre deux feux : un jeune homme qui trouvait que mon travail s'inscrivait dans une culture féministe toxique, et une jeune femme qui estimait que comme j'étais un homme, mon point de vue était biaisé de facto. Je n'avais pas le temps d'épiloguer [ni de dire que j'étais en réalité un ours non binaire hétéroflexible
], mais je me suis dit qu'avec des points de vue comme ça, ça n'allait pas être simple de ne pas avoir mon travail, si humble soit-il [je n'oublie pas que je ne suis qu'en M1 recherche], tordu dans tous les sens...)
Après, c'est hyper intéressant non seulement par rapport au sujet que j'étudie, mais aussi parce que je dois travailler sur l'histoire de la littérature pour enfants et sa construction (c'est un domaine totalement délaissé au niveau des études littéraires alors que c'est extrêmement révélateur des contextes sociaux, historiques, etc.). Et voir aussi comment on a écrit pour la même tranche d'âge (dans le contexte très particulier d'une publication périodique mensuelle avec un roman comme pilier éditorial) sur 40 ans est assez génial.