Zerosquare (./1888) :
Ça ne concerne que les visages synthétiques. Les visages réels ont toujours des imperfections.
Et ces imperfections font le charme des gens
Zerosquare (./1888) :
Qui le prétendent, oui. Ça fait toujours bien de dire "moi, je ne juge pas sur le physique, je suis au-dessus de ça". En pratique, combien trouvent Stephen Hawking (ou son équivalent féminin) attirant ?
Je ne sais pas... j'ai probablement un regard biaisé par les milieux dans lesquels je gravite, mais j'ai l'impression que ce n'est pas marginal.
Puis si c'est lié aux milieux dans lesquels je suis, ça voudrait dire qu'il y a une dimension sociologique/éducative au fait de voir la beauté dans d'autres choses que des canons esthétiques (sauf si ces milieux sont créés par des gens différents à la base, je n'en sais rien).
Après, je pourrais ajouter d'autres réflexions, mais pas forcément sur un forum public #ours# #grizzli# #tutu_rose_à_pois_verts#
Zerosquare (./1888) :
Tout le monde n'a pas les mêmes définitions, alors. Pour moi, quelque chose de beau est forcément agréable (mais pas l'inverse : l'odeur d'une pizza est agréable, mais je ne dirais pas qu'elle est belle) ; et ton morceau, bien qu'intéressant, puissant, etc. n'est pas beau : il fait mal aux oreilles. Tout comme on peut éprouver une espèce de fascination morbide à la vue d'une scène d'accident, mais personne (à part un pervers) ne qualifiera ça de beau.
C'est pourtant la définition même du concept de beauté. Quand tu prends le dernier paragraphe de la
définition retenue par WP, tu as
La distinction entre ce qui est beau et ce qui ne l'est pas varie suivant les époques et les individus. Ce que l'on entend même par sentiment du beau diffère selon les penseurs et bien des cultures n'ont pas de mot qui corresponde exactement au beau du français actuel.
(merde, [control]+[Q], ça n'insère pas des quotes
heureusement que Fx m'a conservé mon post
)
Zerosquare (./1888) :
Rien ne t'oblige à être cruel, hein - je ne défends absolument pas ça. Mais s'attendre à ce que les gens soient comme toi, c'est se leurrer, et l'illusion finit toujours par se briser. Il vaut mieux apprendre à accepter la réalité.
Oh, mais je ne suis pas autant monbonnilesque que ce que tu penses ^^ Je ne m'attends pas (du tout) à ce que les gens agissent ainsi... mais je me dis que ce n'est pas parce que personne ne le fait que je ne dois pas le faire, parce que c'est ce que j'estime non seulement "bien", mais aussi "mieux".
Zerosquare (./1888) :
Non. Ça te donne peut-être meilleure conscience, mais en pratique, ça ne fait pas de réelle différence. Parce que la personne a qui tu dis ça, elle y a peut-être cru la première fois qu'on lui a dit la même chose, mais au bout d'un moment elle est parfaitement consciente de ce que les gens pensent réellement. Tout comme le mec ou la fille qui s'entend dire "je préfère qu'on soit amis" à chaque fois, ou le chômeur qui reçoit une énième lettre de refus qui lui dit que sa candidature, malgré sa qualité, n'a pas été retenue. C'est même pire quelque part, parce qu'au moins quand tu es brutal, la personne en face peut se dire "c'était qu'un connard" et apporter moins d'importance à ton avis.
Je ne dis pas qu'il faille masquer la réalité, mais qu'il est important de séparer ce qui est objectif de ce qui est subjectif.
Typiquement, quand je vois un CV qui est vraiment mal foutu, je prends contact avec la personne et je lui dis qu'à mon avis, il faut retravailler tel et tel point (je peux le faire parce que j'en vois très peu passer, cela dit). En général, les gens me remercient beaucoup justement parce qu'ils ont très peu de retours. Mais j'insiste aussi sur le fait que c'est mon point de vue, qu'il est biaisé parce que je n'ai pas une bonne vision de ce qui est attendu dans le privé, etc.
Mais je suis persuadé que les mots sont importants, et j'y suis d'autant plus sensible que j'ai des enfants, et que je vois bien qu'entre "t'es vraiment insupportable" et "en ce moment, parce que tu as fait ça, je t'ai trouvé particulièrement insupportable", ce n'est pas pareil. Si je lui colle l'étiquette de l'insupportable, ça peut (ça va) devenir son modèle de fonctionnement. Si je replace ça dans un contexte, si j'en fais un élément parmi d'autres, ça lui permet de valoriser ce qui est positif.
Je le vois aussi dans le cadre du boulot. Il y a quelques années, j'ai été confronté à un problème où le regard posé sur moi par la direction (changement de directeur, de management, de positionnement au sein de l'équipe, problèmes divers, petits mots désagréables...) a fait que j'ai vraiment eu l'impression d'être déconsidéré. Du coup, ça m'a totalement démotivé, parce que je me suis dit "si je suis vu comme étant un gros nul, pourquoi me faire chier à faire des efforts ?". Tu peux dire qu'en matière d'apparence et de beauté, c'est différent, mais je pense au contraire que c'est strictement pareil. Une partie de la beauté vient de la posture, de l'assurance, du détail et de l'accessoire. Une personne qui se sent moche parce qu'on lui renvoie l'image du-de la moche ne va pas avoir envie de faire un effort (à quoi bon !). Une personne valorisée, mise en confiance, va gagner quasi immédiatement en aura, en beauté, etc.
Si tu veux vraiment aider les gens, ne dis rien, ou alors donne-leur de vrais conseils ("ces vêtements ne te mettent pas en valeur, tu devrais essayer autre chose" pour faire comprendre à ta copine obèse que s'habiller en Lycra n'est pas une bonne idée).
Je ne veux pas "aider" les gens, je veux simplement ne pas les enfermer dans une case.
Il fut un temps (dont j'ai gardé de mauvais réflexes) où je voulais "aider" les gens en essayant de leur expliquer comment j'avais, moi, réussi à passer d'un côté (le loser introverti isolé) à l'autre (mieux dans mes pompes, avec un positionnement très différent dans le regard des gens...). Aujourd'hui, j'en suis revenu. Déjà parce que le loser introverti n'est jamais loin, ensuite parce que je ne vois pas au titre de quoi, si une personne a envie de se saper d'une façon que je trouve merdique, je devrais lui dire que ce n'est pas la bonne façon (après, si elle souffre d'une forme d'isolement et que je m'en rends compte, je peux éventuellement lui en glisser deux mots, mais en général les gens dans cette situation souffrent plus du fait de ne pas être acceptés pour ce qu'ils sont, du coup s'ils sont obligés de changer ce qu'ils sont pour être acceptés, c'est pas ce que j'appelle un parcours idéal, loin de là).
Cela dit, Internet, en 15-20 ans, a pas mal transformé ça - en tout cas jusqu'à un certain point. Beaucoup de personnes apprennent à se connaître, à se découvrir en laissant de côté le physique. Je dis "jusqu'à un certain point" parce que ça a ses limites : la confrontation au réel, si les gens la souhaitent, peut être encore plus violence en cas de décalage (et je parle d'expérience : malgré tout ce que je dis, qui est pour moi une forme d'idéal de regard sur l'autre, je sais très bien qu'on est habitués à juger l'autre sur son apparence selon des codes, que ce n'est pas "naturel" [mais je ne sais pas si cette façon de faire est due à l'éducation ou pas ; je pense que ce sont les critères plus que le comportement qui sont d'ordre social] de faire autrement, et il me faut souvent un certain temps pour ça... un apprivoisement qui permette de voir la beauté au delà des apparences, si l'on veut).