Des fois je me demande si Kevin pourrait réussir un test de Turing.
- Kevin, réponds à la question A.
- Voici ma réponse B.
- Hein ? de quoi ? ... bon, ok, Kevin, voici ma question sur ta réponse B.
- Voici ma réponse à la question A.
Donc, parlons du Venezuela, pauvre pays qui s'est fait lâchement attaquer économiquement par d'autres. Le pays dépend énormément du pétrole, et a brûlé ses revenus à droite à gauche plutôt que de se préparer à l'après-pétrole. Ne viens pas dire ensuite que les méchants capitalistes l'ont mis à genoux quand le marché tourne, parce que dépendre uniquement de l'export d'une ressource vers ces pays sans protéger sa population avant, ce n'est pas très socialiste, kamarade.
Parce que jouer au commerce extérieur avec une ressource si importante puis accuser les autres quand le cours de cette ressource varie (jamais entendu parler de krash pétrolier ?), c'est un peu vouloir dédouaner ses erreurs sur un ennemi tout trouvé.
Mais le Venezuela n'est pas le seul à avoir subi ce changement des prix. Tiens, le Qatar par exemple. C'est quoi le Qatar ? un pays de petite taille comparé aux géants qui l'entoure, qui a refusé de s'allier à leurs unions politiques. On y crève de chaud, et c'est assez désertique. Le pays est immensément riche et s'est très fortement développé grâce aux gisements de pétrole, tout comme le Venezuela. Et tout comme le Venezuela, ils ont subi la baisse des prix du pétrole dans la gueule. Alors pourquoi ce n'est pas la ruine là bas ?
Tout d'abord, le Qatar a cherché à se diversifier "au cas où", par des achats à l'étranger dans divers sociétés, ou même des clubs de foot, tant que cela rapporte. C'est loin d'égaler les ventes de l'or noir, mais cela assure à la fois une visibilité pour le pays (qui travaille beaucoup son image à l'international) et un petit coussin de sauvetage si le vent tourne (ce qu'on appelle "ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier").
Ensuite, il y a eu des investissements massifs dans le pays. Très luxueux, pour le rendre attirant à la fois pour le business et pour le tourisme (faut aimer, une copine qui y avait passé 3 semaines pour le boulot m'a parlé de journées à presque 50°C), ils ont aussi investi pour mener le pays vers la voie de l'auto-suffisance au niveau la nourriture et de l'énergie. Ce n'est pas encore le cas, mais il y a beaucoup de boulot. Le pays est loin d'être parfait (système de caste encore en place, pas forcément à la pointe sur les immigrés et les gays, mais la population reste dans l'ensemble bien soutenue, connaît le plein emploi, et la population (du moins les locaux) mène une vie plutôt enviable comparé aux voisins.
Mais le Qatar n'étant pas un pays socialiste-communiste, il ne peut pas servir d'exemple, même s'il a bien mieux tenu la crise du pétrole que le Venezuela, je suppose.