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HippopotameLe 08/10/2007 à 17:07
Si accepter de voir le problème c'est amalgamer bretons et nazis,

Le problème c'est surtout ce malentendu persistant et très pénible : *personne* n'a jamais amalgamé bretons et nazis, ni la miss Morvan, ni le Mélanchon, ni moi, ni quiconque.

Cet amalgame est seulement dans ta tête, dans la tête de ceux qui refusent de mettre le nez dans l'histoire et la culture très glauque des mouvements séparatistes et qui en restent à cette vision de l'indépendantisme "bisounours".

Il faut arrêter d'amalgamer toute attaque contre les indépendantistes et les ethnicistes à une attaque contre les bretons ; et d'amalgamer bretons et indépendantistes : Emgann c'est genre 2% des voix !
nationalistes et indépendantistes,

L'indépendantisme est par définition un nationalisme (agressif car revendicatif), et aucune contorsion ne pourra rien y changer.

Pendant ce temps, chez nos amis les belges, la haine se déchaine : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-964054,0.html

Il faut espérer qu'en France jamais un indépendantisme ne se développera comme en Flandre, que jamais les mouvements indépendantistes en France, réduits à la séduction et l'hypocrisie par leur faiblesse électorale, n'aient l'occasion d'exprimer leur haine et leur intolérance en grandissant.
Par exemple, il est plutôt évident que les partis français d'extrème-droite sont nationalistes, mais pas indépendantistes (ça n'aurait même aucun sens : indépendance de quoi ?).

Non ce n'est pas évident du tout justement.

Le FN est dans l'ensemble plutôt jacobin mais regroupe des courants contradictoires.
Le MPF est très sensible au régionalisme et très vendéen.
Le Parti Alsace d'Abord est un parti d'extrême droite.

L'indépendantisme n'est pas une question de droite et de gauche.
Quand à l'idée de la nation, je ne pense pas qu'elle soit fondée sur l'ouverture vers les autres et la solidarité. Dès qu'on estime, comme cela se fait actuellement, que des personnes "méritent" de vivre dans notre nation et d'autres non, cela dérive vers le racisme. Le nationalisme est le pire des communautarismes !

Il y a beaucoup de conceptions possibles de la nation. Celle qui s'est construite pendant la révolution de 1789, c'est celle de la notion d'homme universel, des hommes libres et égaux au delà des frontières nationales. Cette conception suppose l'indifférence face aux particularismes régionaux.

A l'inverse, une région française repliée sur elle même et sur sa différence ne peut assoir son sentiment collectif que sur l'idée d'inégalité entre les hommes, sur l'idée d'une essence régionale spécifique qu'elle est seule à posséder.

Si la Bretagne (ou l'Alsace, l'Occitanie, ou que sais-je) est indépendante un jour, il ne faudra pas longtemps au nouveau pouvoir pour chercher les "faux bretons" et organiser la ségrégation. C'est déjà ce qui flotte dans l'air de Belgique, où se pose le problème de la région de Bruxelles, des découpages entre Wallons et Flamands et de l'éventuelle épuration ethnique et linguistique...

Ces choses noires qui traînent dans l'histoire de France, qui sont un peu un résumé de l'histoire de France, de la révolution à la contre révolution, de Pétain à de Gaulle, du droit du sang au droit du sol, du jacobinisme à l'antisémitisme, me font peur, bien plus que des dérèglements transitoires comme le FN.