58Fermer60
HippopotameLe 21/12/2007 à 11:55
Myth (./58) :
Il n'y a plus de portée symbolique, de message ontologique ou quoique ce soit dans une hypothétique théologie moderne.

Oui.

Après avoir vécu la transition du religieux vers l'idéologie (qui s'étale du XVIIIième siècle aux années 1960, selon les régions de France), nous vivons la décomposition de l'idéologie (avec, en France, et à des rythmes divers, la désintégration du parti communiste, du gaullisme, de la social démocratie, de la démocratie chrétienne). D'un point de vue spirituel c'est très angoissant.

Comme pour la première transition, on peut relier cette sortie de l'idéologie à des phénomènes éducatifs : l'extension de l'éducation secondaire à une forte minorité de la population brise l'homogénéité éducative de la société, créé des classes qui vivent en monde clos, et attaque donc au coeur le sentiment de destin commun qui s'est développé entre 1750 et la démocratie sociale achevée d'après guerre. Les différentes conceptions de la Cité terrestre perdent de leur pertinence, donc l'idéologie décline.
Il y a deux choses qui me poussent à penser que le religieux n'a pas disparu.

En Europe c'est fini.
Dans les années 60 le christianisme était encore le système mental dominant sur 30% de l'Europe occidentale, mais il s'est effondré. Bien sûr il reste des relicats, des traditions, mais ce n'est pas la Religion telle que nous l'avons vécue et oubliée : la peur de Dieu, le sacré qui fut le seul horizon mental des sociétés médiévales. La religion en Europe aujourd'hui, c'est une blague.

Le grand test, en fait, c'est ce que vont devenir les sociétés musulmanes qui sont en train de s'alphabétiser à vive allure. Je parie qu'en 2050 l'islam sera sécularisé.
On craint ces maladies comme on craint le Dieu Vengeur, et pour les éviter, on essaye d'avoir un comportement pieux: ne pas fumer, ne pas manger trop gras, ne pas trop... ne pas trop... bref, ne pas tomber dans l'hybris.

Un comportement pieux? Un comportement rationnel, plutôt.
Celui qui adopte le comportement dont tu parles ne croit pas au surnaturel, mais aux causes et aux conséquences.