60Fermer62
HippopotameLe 21/12/2007 à 12:49
Myth (./60) :
Oui, bien sûr que ce sont des actes rationnels. Mais ils sont stimulés par une peur qui, à mon sens, est analogue à celle de Dieu.

La peur de la mort?
D'une certaine façon c'est la première peur rationnelle, enfin si on veut échapper au nihilisme.
J'ai l'impression que la science remplace la religion, pas de bout en bout et pas dans tout ce que la religion a de sacré, bien sûr. Mais aujourd'hui, ceux qui ont une connaissance scientifique étendue correspondent à une minorité (et une autre minorité, plus importante, est celle qui englobe la population n'ayant même pas les fondements de culture générale).

Mouais j'ai un doute là dessus.
Ca a pu être vrai : avec les philosophes anglais, puis français des Lumières, et encore après, la Révolution, la IIIème République et l'industrialisation, s'est développé un culte de la Raison et du progrès scientifique. (Mais il s'agit d'une foi en l'avenir terrestre, c'est ce qui marque bien la différence entre religion et idéologie.)
Néanmoins cette foi a quand même été sacrément amochée par la première guerre mondiale (et anecdotiquement le naufrage du Titanic) ; plus encore par la seconde guerre mondiale, les camps de concentration et les armes atomiques. Aujourd'hui je n'ai pas l'impression de voir dans la société la confiance d'autrefois en la science. Certes la science est à peu près respectée, parce qu'elle a tenu ses promesses : elle est responsable du progrès du niveau de vie et du savoir. Mais la pensée de l'époque est toute pleine de "dangers de la science", de "principe de précaution", etc... L'engouement pour le progrès scientifique n'est plus très présent.
Du coup, que ce soit dans l'aéronautique, dans la médecine ou dans l'informatique, on accepte la science d'une façon quasi-dogmatique. On a foi en la science (cf La Sociologie du risque de je ne sais plus qui, j'ai la flemme de rouvrir ma fiche de lecture), et on a confiance en ceux qui sont en bonne place pour en faire l'usage, les ingénieurs, techniciens, etc donc ! Une foi bien plus pregnante que celle qui lie le peuple aux gouvernants puisque la science a quelque chose d'absolu, contrairement à la gouvernance qui dépend implicitement du peuple. Pour moi, c'est un peu le même rapport qu'avec la religion et le clergé, et le vecteur social de la religion est, à mon avis, déjà applicable à la science, notamment dans la médecine.

Hmmm, il y a des mécanismes de déférence sociale, ok...
Mais quelle est la réaction du public quand un scientifique propose de construire une centrale nucléaire, de cultiver des OGM ou de larguer du dioxyde de souffre dans l'atmosphère pour diminuer l'effet de serre? Je ne suis pas sûr que cette déférence trouve sa cause première dans la science.