NilLe 18/12/2007 à 21:06
Je ne suis pas d'accord. C'est ce qui a été fait à la fin des années 70 (création de logements à très bas prix et à l'écart - pour pas que ça fasse tâche, bien sûr), et on a créé de vrais ghettos.
A l'époque, c'était pour régler (en particulier dans le sud de la France, mais je pense que ça a dû être le même problème dans les banlieues d'Île de France) trois problématiques différentes : l'hébergement des travailleurs immigrés (Afrique du Nord et Portugal), la protection des Harkis et (propre au sud, pour le coup) une sédentarisation partielle de certaines communautés gitanes.
Il a fallu pratiquement 20 ans pour en venir à bout : on a créé des zones de non droit, insalubres, favorisant la "communautarisation", où ni les forces de l'ordre ni les acteurs sociaux n'osaient pénétrer. Et même aujourd'hui, si les cités HLM sont mieux que ces "bidonvilles organisés", il n'en reste pas moins qu'elles sont les héritières directes d'une situation gérée en catastrophe à l'époque.
De tels logements partent d'un bon sentiment, en se disant "c'est mieux que rien" ou "c'est mieux que des tentes". Le problème est que c'est à peine mieux pour l'habitant, mais surtout c'est beaucoup mieux pour la conscience : on évacue un problème rapidement ; gérer l'urgence par l'urgence, ça ne fait que masquer les vrais problèmes.
Alors, forcément, c'est très vendeur et ça fait très bien (surtout présenté par Jean-Pierre Pernaud sur TF1). Mais dans une ou deux générations, il est quasi-certain qu'on va rencontrer de graves problèmes.
La place des SDF et des sans abris n'est pas dans des parcs de maisons à moindre coût. Elle est dans la ville, dans des foyers à logements individuels avec un vrai suivi des occupants (comme les Maisons de Saint Vincent de Paul à Montpellier - j'imagine qu'il doit y en avoir ailleurs), qui permettent d'avoir un vrai petit appartement dans un cadre digne de la personne humaine.