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veryLe 04/10/2009 à 22:45
./213 > mais ce sont deux sujets distincts. Il y a un fait humain, qui est là quoi qu'on y fasse, qui est que la plupart de la population d'un pays est politiquement, économiquement et philosophiquement inculte. ( Ça peut d'ailleurs être des gens intéressants et intelligents, très fins dans tel ou tel domaine, mais qui ne s'intéressent pas à la politique et restent sur deux-trois illusions faciles. C'est souvent le cas chez les mathématiciens par exemple ) Je disais que la démocratie, idéalement, quand elle marchait pas trop mal, faisait avec.

Après ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas permettre aux gens de se cultiver. Mais bon, les faits sont têtus et c'est un idéal humaniste qui n'améliore pas nécessairement la question politique [ça, c'est de la pensée magique progressiste] . E. Todd, pour prendre un auteur assez lu ici, posait explicitement la question dans son dernier bouquin: formellement [les chiffres de l'EN] on a jamais eu autant de diplômés qu'aujourd'hui, la France n'a jamais été aussi "savante" qu'aujourd'hui: cette "classe de philosophe" nous mène-t-elle vers le progrès et l'amélioration du monde ? Et bien non: on a simultanément une régression de la politique, une régression de la démocratie, une régression de la qualité de l'état, une régression du lien entre classes gouvernantes et populaires, voir un éclatement de toute la société.

Eh bien ? [i]On a plus de "philosophes" et c'est plus la merde[/I] voilà la réalité d'aujourd'hui. Pour Todd, qui est progressiste, c'est un constat difficile à avaler; mais il a l'honnêteté intellectuelle de le faire. [ Et, de mémoire, pour tenter d'expliquer ce phénomène, il renvoie à Cristopher Lasch. Et que dit en somme Lash ? Que les citoyens éduqués et intelligents d'aujourd'hui ont en gros un pire comportement politique et social que les gens modestes. Voilà !! ]