BrunniLe 23/07/2021 à 17:14
C'est le problème du perfectionnisme manageurial, ils veulent voir un beau chiffre genre "100% de couverture", ce qui fait chier les ingénieurs qui, pressés par le temps impossible pour atteindre ce sésame, vont faire plein de raccourcis là où ils auraient vraiment dû passer du temps, car ils ont dû en perdre des tonnes ailleurs où ils savaient que ça ne l'était pas.
Même chose pour les processus, chaque fois qu'il se passe une merde, il faut que tu viennes vers le client avec une solution faisant que ça ne se reproduira pas. Résultat tu alourdis le processus, tu le cancérises petit à petit, juste pour que des managers au-dessus soient contents. Avec le temps, de moins en moins de gens veulent bosser sur le projet, et quand la productivité est injustifiable, on vend un "réécriture depuis zéro", où on oublie tout et on recommence.
On a tendance à faire la même à un niveau individuel : au début t'es un enfant, tu fais tout comme tu veux, puis petit à petit tu mets des garde-fous partout pour limiter les mauvaises expériences. Quand tu confonds "éviter strictement" avec "limiter" les conséquences négatives, dans les pires cas, limite trauma, une personne se contrôle entièrement et perd toute créativité et joie de vivre. Tout le talent est de savoir vivre avec des doutes, avec des conséquences négatives occasionnelles, et graisser la machine à les y faire face, comme on le fait pour une alarme incendie. Mais très peu de gens sur terre en réalité sont bons à ce niveau, et ça restera constant.