6498Fermer6500
NilLe 21/11/2019 à 16:47
The_CUrE (./6498) :
Ce terme de "consentement éclairé" est vraiment difficile à définir parce que certains clients ont une culture médicale (biologie, chimie, antécédents, contexte culturel familial) alors que d'autres ne pigent absolument rien à rien et au mieux se soumettent à l'avis du médecin.
Je suis d'accord avec toi, mais tu peux choisir de façon éclairée de t'en remettre à ton médecin.

Je suis aussi d'accord sur
Le terme relève lui-même du fantasme que l'information est, qu'elle est par ailleurs nécessairement factuelle et objective, et par conséquent qu'elle est accessible et intelligible à tous.
D'ailleurs, dans les sexualités alternatives où la question du consentement est critique, on parle de moins en moins de SSC (safe/sane/consensual) au profit de RACK (risk aware consensual) ; la principale différence entre les deux est que, dans le second cas, on est conscient de ne pas tout savoir, qu'il y a des biais de communication, mais qu'on accepte le risque (pour tout un tas de raison) de façon éclairée non pas sur la complétude de ce qui est présenté mais sur la réalité de l'incomplétude (pour reprendre les termes de la théorie des jeux, on essaye d'avoir une information complète en sachant que ça n'est pas possible, et on sait qu'on n'aura pas une information parfaite).
(Au risque de faire de la philo de bas étage, "εν οιδα οτι οοδεν οιδα" (désolé pour les esprits)).

Après, l'exemple qui est présenté dans l'article est clairement une situation où on masque la vérité volontairement, où on ne dit pas tout alors qu'on sait qu'il y a des informations importantes facilement accessibles par la personne. À mes yeux, il y a une différence notable entre "je ne peux pas tout te dire parce que ce n'est pas humainement possible" (ou "je ne veux pas tout savoir et je te fais confiance") et "je ne te dis pas tout [je te mens] parce que je sais que sinon je n'arriverai pas à la finalité souhaitée").
On peut se poser la question de la raison du mensonge ou de l'omission (est-ce que c'est dans un but d'aider le patient, ou d'aider l'entourage ?) et de la question de l'infantilisation (avec toutes les questions que ça peut poser dans les zones grises où la personne commence à avoir des problèmes cognitifs mais n'est pas dépendante à ce niveau non plus, et la possibilité d'user de facilités manipulatoires pour amener ladite personne à un état particulier).

(T'as une bonne base d'ancrage dans la réalité du quotidien pour tout plein de concepts là ^^)