Hippopotame (./1378) :
C'est effrayant. Je n'arrive pas à comprendre les créationnistes, les astrologues ou les antinucléaires comme Kevin.
Tu me mets au même plan que des charlatans comme les créationnistes ou les astrologues???

Par quelle paresse intellectuelle peut-on stagner comme ça dans des croyances faciles ? Est-ce un problème d'éducation qui pousse ces gens à rejeter la science?
Je ne rejette pas "la science", ni même une science (la physique nucléaire), mais une technologie: une application bien concrète de la physique nucléaire qui a des risques trop élevés!
Utiliser n'importe quelle technologie physiquement possible sans se soucier des risques et des effets collatéraux a déjà causé pas mal de catastrophes, y compris le fameux effet de serre que tout le monde craint (et auquel tu présentes le nucléaire comme "
la solution").
Ou y a-t-il un atavisme dans l'esprit humain qui nous pousse vers les sentiments de sacré, de pureté, de tabou jusqu'à prendre au piège certains idiots?
Et là, je me considère carrément insulté!

Et comment peut-on afficher son ignorance sur un sujet sans chercher à progresser? Au point quand on apprend quelques vérités de dire que l'autre "a été chercher ses infos chez le lobby du nucléaire". Pour Kevin l'ignorance est une vertu...
Je fais partie des millions de personnes qui en ont ras le bol d'entendre dire sans arrêt par les pro-nucléaire comme toi que le nucléaire ne comporte aucun risque, et puis de voir Fukushima! Et aussi de constater à quel point vous n'avez tiré aucune leçon de cette catastrophe!
En attendant on n'a toujours pas entendu un seul argument qui tienne contre le nucléaire (je ne parle pas d'un discours hypercritique avec une approche religieuse du sujet, mais d'un point de vue technique et circonstancié, avec une mise en perspective raisonnable).
Donc pour toi, se préoccuper des risques d'une technologie est "religieux"?
Kevin Kofler (./1373) :
Faudrait inviter les membres de Sortir du Nucléaire à participer à la discussion ici.
Est ce que tu penses qu'ils auraient les arguments que tu n'as pas,
Oui, ils sont spécialistes du sujet, alors que moi, je ne suis qu'un des millions d'italiens qui ont voté pour l'abolition de la réintroduction du nucléaire (bref: contre le nucléaire) en Italie.
- L'éolien pour produire de l'hydrogène, ça paraît une solution à son problème de disponibilité.Un problème c'est qu'il n'y a pas de procédé direct pour tranformer l'énergie mécanique du vent en dihydrogène, il faut passer par la case électricité, de plus l'électrolyse n'est pas la méthode la plus intéressante pour faire du H2.
Pourtant, elle fonctionne. Ce système a même été mis en commerce, cf. la pile à hydrogène rechargeable italienne.
Bref l'éolien n'est pas du tout intéressant et je ne pense pas qu'il y ait de vrai plan, sérieux, de grande ampleur, pour faire de l'hydrogène de cette façon.
Si les voitures à hydrogène deviennent plus nombreuses, les systèmes d'extraction d'hydrogène se diversifieront forcément. Sinon, on en restera probablement à l'idée de la pile rechargeable.
- Si on en installe, le photovoltaïque doit absolument servir à injecter de l'électricité dans le réseau, et c'est tout. En effet sa production suit très bien la demande, à l'échelle de la journée, et c'est du gâchis de ne pas s'en servir pour remplir les pics de consommation.
Ce ne sera plus le cas quand on aura installé suffisamment de photovoltaïque pour aussi remplir la demande nocturne, alors il faudra forcément stocker l'énergie.
- Le solaire thermique serait une bonne solution, mais pourquoi ne pas se servir du solaire pour faire plutôt de l'électricité?
Bref ya un problème de pertinence.
En revanche on peut concevoir un type de réacteur nucléaire dédié à la fabrication d'hydrogène, dans lequel la chaleur ne sert pas à créer de l'électricité, mais à alimenter un procédé thermo-chimique (cycle iode-soufre).
Procédé thermo-chimique, tu dis? Est-il viable avec une autre source de chaleur (solaire thermique, par exemple, ou géothermique)? Si oui, pourquoi se limiter au nucléaire?
Kevin Kofler (./1249) :
Le rayonnement solaire et l'attraction lunaire sont d'origine externe à la Terre et on en a au moins pour des millions d'années.
Est ce que tu sais de quelle durée de matériaux fissiles on dispose sur terre?
Dans l'ordre de grandeur d'un siècle, j'ai entendu dire plusieurs fois. Et quand je regarde les chiffres de la Wikipédia:
http://en.wikipedia.org/wiki/Uranium#Production_and_mininghttp://en.wikipedia.org/wiki/Uranium#Resources_and_reservesje vois une consommation annuelle d'environ 5,4 × 10
4 tonnes et une réserve économiquement viable d'environ 5,5 × 10
6 tonnes, ce qui confirme bien l'ordre de grandeur de 10
2 années. L'article inclut aussi un graphique qui indique que la demande a déjà dépassé la production!
En Europe, en moyenne, on reçoit 10% d'énergie solaire en plus quand on se déplace 100km plus au sud.Il vaut donc mieux regrouper toutes les capacités de production le plus au sud possible (Les pertes dues au transport sont très faibles). Sans compter les énormes économies d'échelle.
Et quand il y a des nuages au Sud, on ne produit plus rien (surtout si tu minimises le nombre de sites)?

Plus on distribue les sites, plus le rendement sera constant (les effets aléatoires atténués).
Kevin Kofler (./1295) :
Tu appelles ça "gaspillage", moi j'appelle ça "potentiel d'exportation". Si on produit un excédent d'énergie, on peut la revendre
Non, tu as une vision tout à fait fausse du marché de l'électricité.
Quand il y a surproduction, il y a surproduction, la demande ne va pas apparaître magiquement, même à l'étranger. À la limite on arrive, non pas à la revendre, mais à payer pour qu'on nous en débarasse (c'est à dire : la vendre à un prix négatif).
Voilà un exemple de ce qui se passe quand ça coince :
http://drgoulu.com/2011/01/15/qui-veut-de-lelectricite-a-prix-negatif/
Ça montre 2 choses: 1. que l'Allemagne n'a pas suffisamment investi en le stockage et 2. que le marché fonctionne mal parce que l'électricité a été "achetée" à prix négatif par des centrales de stockage hydrauliques suisses (et autrichiennes, je suppose) et revendue à prix positif plus tard. La puissance électrique disponible avait donc bien une valeur réelle (pour quelqu'un en mesure de la stocker), ce n'est pas normal qu'elle se "vendait" à un prix négatif (d'autant plus que le "marché intérieur" d'énergie Allemagne-Autriche contient aussi des centrales de stockage).
Kevin Kofler (./1304) :
La pollution au CO2 est beaucoup moins grave que la pollution radioactive.
Quel est l'impact de la radioactivité émise par l'industrie nucléaire sur l'écosystème?
Les animaux sont tout aussi concernés par les mutations d'ADN induits par les rayons ionisants que nous humains.
Et sinon, l'impact le plus grave est celui sur la société humaine: zones inhabitables pendant au moins des décennies, zones tout autour plus ou moins contaminées (donc nourriture contaminée etc., j'ai vu un reportage sur ce que vivent les habitants de la préfecture de Fukushima, c'est limite inhabitable là-bas, même en dehors de la fameuse "zone rouge"), …
Il est vrai que les écosystèmes se reprennent plutôt bien, même si beaucoup d'animaux individuels tombent victimes des effets des radiations. Ceci parce que les animaux ne sont pas conscients du risque de santé permanent qu'ils courent en traînant là-bas (et les végétaux encore moins, évidemment).