Je pense que l'attirance pour le nucléaire, en France, est politique. Elle est liée à l'histoire de la bombe atomique française, à l'histoire du gaullisme et elle s'appuie sur des considérations d'indépendance nationale, de prestige et de foi en le progrès technique. L'intérêt financier, s'il a été pris en compte, n'était pas seul dans la balance. On a même préféré dans un premier temps la filière française UNGG, malgré des coûts nettement plus élevés que les REP.

Je trouve qu'il y a une tradition française qui valorise les grands projets scientifiques collectifs. La fusée Ariane, le LHC ou ITER suscitent la fierté. C'est très ancien, l'engouement pour le radium, la littérature de Jules Verne, le scientisme du XIXème siècle sont dans cette veine. C'est grâce à cette tradition aussi que le grand public est à la base favorable au nucléaire.