La nuit en tant que perte de temps est une vision tout à fait personnelle, c'est la raison pour laquelle je me suis mis au sommeil polyphasique, mais il ne faut pas y voir cela comme un argument. À l'origine de mes recherches sur les phases de sommeil proviennent mes expérimentations sur le rêve lucide, rien à voir du coup.
Notez aussi que quand je dis que les autres phases de sommeil n'apportent rien, je veux dire à l'esprit. Pour le corps, c'est davantage de repos, donc moins d'activité (d'où le besoin de plus de nourriture comme j'ai évoqué plus haut). Cependant, de mon expérience, je peux assurer que je n'ai jamais eu de coup de barre, et habitant au 5e je continue à préférer les escaliers à l'ascenseur pour la forme ^^
Iceman RGC (./38) :
Il n'y a pas une phase liée à la mémoire justement ? Est-ce que dormir moins ferait qu'on retiendrait moins de chose dans la mémoire à long terme ?
La phase mémoriel est le sommeil paradoxal, celui qui provoque les rêves. Une des théories sur les rêves est qu'il s'agit de la réorganisation de la mémoire récente vers la mémoire à long terme, d'où l'association d'idées entre événements récents et rêves.
Le sommeil polyphasique crée des siestes uniquement constituées de sommeil paradoxal. C'est une bonne pratique par ex pour réviser en plusieurs petits bouts avant des examens. Par contre, je déconseille de découvrir le sommeil polyphasique peu avant ces examens justement, tant que le cerveau n'est pas habitué la mémoire n'est pas aussi efficace qu'une nuit complète.
Et tant que j'y suis, s'il y a bien une contre-indication au sommeil polyphasique, ce sont les enfants. La mélatonine joue un rôle essentiel dans la croissance physique et intellectuelle, les enfants doivent faire de longues nuits jusqu'à l'âge adulte.
Zerosquare (./37) :
J'aurais tendance à penser que non, sinon l'évolution les aurait fait disparaître...
Le sommeil paradoxal est le sommeil le plus profond. Autour se trouvent des phases de sommeil plus légères où le corps peut facilement se réveiller. C'est justement un mécanisme d'évolution pour que l'homme, une proie parmi d'autres pour les prédateurs, puisse être tiré du somme au moindre problème.
C'est aussi pourquoi après le sommeil paradoxal le corps vit un mini-réveil lui permettant de vérifier si tout va bien. Si un individu vous regardait dormir toute la nuit, soyez sûr que même s'il ne fait aucun bruit vous allez vous en rendre compte à un moment ou à un autre.
De fait, plus la nuit dure, et plus le sommeil paradoxal est long. Le corps est rassuré, pas de dangers aux alentours, et de fait les autres phases de sommeil finissent par disparaître. Ainsi, si au premier cycle le sommeil paradoxal est minoritaire en présence, vers les derniers cycles il est largement majoritaire. Le corps passe directement du sommeil léger (état de conscience) au sommeil paradoxal.
C'est quelque chose que j'expérimente en uberman : il n'est pas rare que mon esprit mette un peu plus de temps à s'endormir, et pourtant mes sensations s'annulent : progressivement, je ne sens plus mes jambes ni mes bras, comme quand on dort sur un bras et qu'au réveil il semble comme mort. En sommeil paradoxal le corps est totalement éteint, les seuls muscles actifs sont vitaux (respiration, battements), à la seule exception des yeux qui bougent frénétiquement. C'est à cela qu'on reconnaît d'ailleurs un rêveur. C'est une sensation très étrange que d'expérimenter la plongée vers cette phase, alors qu'en sommeil normal la conscience est déjà éteinte à ce stade.