On parle là d'un discours du type pour justifier son comportement et sa défense de l'immunité parlementaire. Et là il se perd dans un discours plein de clichés sur la géopolitique internationale. Je confonds avec un autre discours qu'il a prononcé ce mois-ci
Qu'il parle de choses annexes vraies n'est pas le problème. Oui, la presse ne fait plus que répéter et tendre des micros sans faire un travail de fond derrière. Ensuite, il y a quand même quelques erreurs factuelles :
- Les Taliban d'Afghanistan ? Absolument pas légitimes, ils ont pris le pouvoir par un coup d'État grâce aux services secrets du Pakistan, et ont accueilli et défendu Al-Qaida sur leur territoire.
- L'Irak ? Saddam Hussein n'est pas plus légitime, il a pris le pouvoir par un coup d'État militaire en 1968.
- La Libye ? Ce sont des libéraux qui sont arrivés en tête dans les dernières élections législatives : http://www.lemonde.fr/libye/article/2012/07/18/libye-les-liberaux-arrivent-en-tete-des-elections-mais-sans-majorite_1734991_1496980.html et la charia était déjà en vigueur sous Kadhafi.
- La Syrie ? Les rebelles sunnites financés par le Qatar ? Paye ton scoop que tout le monde savait déjà.
- Les USA qui font des guerres pour y implanter leurs entreprises ? Pas vraiment non, ils se font bouffer par les Chinois de partout, comme le cuivre en Afghanistan ou… le pétrole en Irak. Ah merde, ça colle plus avec l'image du méchant Occident colonisateur, là.
- Le Mali ? Oui, y'avait également le Conseil de Sécurité qui a voté l'intervention à l'unanimité, mais bon, c'est mieux si on entretient l'image d'Épinal de la Françafrique.
- Le 11 Septembre ? Je suis désolé, mais y'a eu 3.000 morts innocents auparavant et c'est bien Khalid Sheikh Mohammed qui a fomenté ces attaques. Que les États-Unis ont fait dans la finesse qui leur est propre en envahissant l'Afghanistan, bah c'est la guerre, hein. La guerre propre, ça n'existe que chez les ronds-de-cuirs qui restent bien au chaud dans un QG d'un OTAN quelconque
Alors oui, il utilise plein plein de gros mots pour donner de la « force » à son discours. Pour reprendre une vieille métaphore de Zeph, c'est bien qu'il ose, qu'il ait des couilles, mais il aurait mieux valu qu'il ait un cerveau d'abord.
Vu que son discours géopolitique est quand même largement fantasmé, voilà pourquoi je lui accorde autant de crédit qu'à un interdit bancaire.