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BrunniLe 31/12/2019 à 05:10
Tout ceci étant mis en perspective, on a de tous temps eu des problèmes d'opportunisme chez les femmes. Le courant féminisme 2nde+ avait au moins ça pour lui d'essayer d'égaliser ça, en faisant travailler les femmes aussi (du moins en leur donnant l'envie de prendre leur responsabilité, avec une récompense à la clé). Problème, le système économique a été incapable de fournir la récompense promise (car des gloutons y ont surtout vu un moyen de taxer doublement les foyers, et les banques de s'enrichir, du coup c'est plutôt devenu une obligation pour les deux de travailler même dans un couple, pour juste survivre), et notre génération se rend bien compte que tu ne gagnes virtuellement rien de plus à travailler comme un homme, du coup ça revient en arrière, parce que elles, elles ont et auront toujours le choix.

Au final les hommes y gagnaient* probablement plus que les femmes dans le féminisme (hormis les dérives genre quotas h/f, qui sont une autre forme d'opportunisme : ben oui, comme elles sont peu à demander, avec un quota, celles qui demandent sont quasi-garanties d'obtenir ce qu'elles veulent, alors que les hommes ont certes beaucoup d'opportunités, mais une concurrence telle que les conditions d'accès sont aujourd'hui, pour l'homme moyen, autant difficiles que pour une femme moyenne avant le féminisme).

* Oui j'utilise l'imparfait car le féminisme se conjugue au passé.

Donc au final on a un retour massif de l'opportunisme, et ça ne changera probablement jamais car les femmes ont un avantage sexuel inéluctable. Bien sûr l'opportunisme vient avec un nombre de désavantages (c'est la merde de vivre en comptant sur des avantages volatils), mais quand tu dis à une jeune personne de choisir entre travailler super dur, ou ne rien faire et avoir 80% des avantages, peu vont choisir de travailler. Et l'opportunisme est justement selon moi ce qui a aidé à façonner la société patriarche ; cette idée qu'un homme puissant peut acheter une femme, créant une hiérarchie sexuelle. Car, pour qu'un homme puisse acheter une femme, il faut que la femme accepte de se faire acheter*. Après tout, ne dit-on pas "derrière chaque grand homme se cache une femme" ? Quand tu peux avoir 80-90% du pouvoir de l'homme (voire plus, car ses couilles sont vraiment dans la tenaille) sans le risque, sans le travail, sans l'exposition, etc. pourquoi tu t'emmerderais à bâtir ton empire ? Uniquement si tu es obsédée par le pouvoir au point que ces 10% soient essentiels pour toi (les control freak tombent typiquement dans cette catégorie, mais elles restent relativement rares en proportion).

* Et oui, ELLE A le choix dans la société contemporaine ; elles l'ont encore beaucoup plus depuis les années 2000 et font le choix de refuser. Mais le discours de victimisation étant tourné en faveur des femmes depuis des millénaires, cette présentation des choses peine à passer. Autre exemple bête, un homme n'a pas le droit de ne pas être féministe, mais l'article dit bien que 50% des femmes parmi les millenials disent ne pas être féministes. Double standards…

Conclusion, il n'y a pas de quoi être heureux en tant qu'homme de ce retour en arrière. Mais ce que l'auteure du Twit a dit est le coeur du problème, et ce que toutes ces femmes non-vocales (car pas besoin) mais conscientes de leur pouvoir ont compris.